Hot Fuzz par Mickaël Barbato
Belle fumisterie, film aussi drôle qu'il est insupportable. Au lieu de réinventer le genre, ça se masturbe dans une sorte de référence complètement ratée au film d'action. Le trio Wright - Pegg - Frost prétend l'aimer mais passe totalement à côté de sa moelle : la simplicité. Gros brouhaha sans forme et sans inspiration, Hot Fuzz prédit même la suite de la carrière de ces comiques troupiers : ce sera la nullité (Scott Pilgrim pour Wright, Paul pour Pegg et Frost. Nullité absolue démarrée dès ce final aux allures d'aveux. Simon Pegg et le bad guy combattant dans un décors miniature, à l'image de la référence qui prend le dessus sur le Cinéma.
A force de brailler, pendant deux heures, qu'ils aiment le cinéma de genre, on est interloqué face à cette unique question : l'aimer oui, mais vous lui apportez quoi ? C'est bien beau de descendre Bad Boys 2, mais quelle est votre proposition de cinéma ? Il n'y en a pas, pire même, cet amour qui paraît indiscutable chez les fans du trio peut être remis en cause. En effet, ne retenir du cinéma d'action que Bad Boys 2, Point Break, et faire croire à une horde de geeks bien contents de rentrer dans cette case (s'y trouver au chaud mmmm c'est cotonneux c'est à la mode) que c'est là le summum de la référence, c'est très balèze. Ne retenir que la forme de ces films sans voir au-delà, c'est faire le contraire d'une déclaration d'amour à ce genre : c'est se foutre de sa gueule. Ce qui sera, étrangement, le cas de Paul ou de Scott Pilgrim.
Passé ce fond à vomir, que reste-t-il ? Un humour parfois assez naze, parfois bien senti, qui fait rire dans les deux cas. C'est peu, très peu, ou en tout cas ça ne justifie pas tout ce remue-ménage autour de ce trio qui ne s'adresse qu'aux apprentis geek, et au cinéphile plus que débutant.