Damn it, I screamed again !
Dans ce deuxième volet de la trilogie "Blood & Ice Cream" initiée par "Shaun of the Dead", Edgar Wright s'attaque cette fois au cinéma d'action US. Le spectateur aura droit au même duo Pegg/Frost et à cet humour si caractéristique, déjà croisé deux ans plus tôt dans le film de zombies du même réalisateur. Alors, pari réussi pour ces "bad boys" ?
YOU HAVE THE WRIGHT TO REMAIN SILENT
La filiation de "Hot Fuzz" avec "Shaun of the Dead" est évidente. Même type de réalisation, à base de mise en scène nerveuse, presque clipesque, en hommage à peine dissimulé à Tony Scott. Même duo d'acteurs, dans une configuration semblable. Pegg le héros, plus badass que jamais ici, et Frost l'éternel demeuré. Et puis quel bonheur de retrouver Bill Nighy et Martin Freeman ! Encore une fois cantonnés à des rôles secondaires, ils sont toujours aussi drôles et attachants. Enfin, Timothy Dalton assure une prestation très solide, même si cette fois, seul Pegg a un permis de tuer.
A noter que Cate Blanchett et Peter Jackson font une apparition rapide, saurez-vous les reconnaître ?
Nicholas Angel est un flic de choc, le meilleur représentant des forces de l'ordre dans la capitale anglaise. Ses états de service sont si impressionnants qu'il ridiculise tout le département et fait passer ses collègues pour des incapables. Il est donc décidé en haut-lieu de promouvoir un tel élément, en le nommant sergent...à Sandford, petit village de campagne dans lequel il ne se passe (à priori) jamais rien. C'est surtout un moyen pour la "Police Force" de ne pas perdre la face. Assez déconcerté une fois sur place, Angel va rapidement reprendre du poil de la bête, son flair et sa ténacité vont alors lui permettre de montrer au monde qu'une série de meurtres est en train de se produire sur place. Crimes que la police locale assimile dans un premier temps à des accidents...
EVER FIRED YOUR GUN IN THE AIR AND YELLED "AAAAAAAAH !" ?
Si "Shaun of the Dead" m'avait marqué sur le plan musical, ce "Hot Fuzz" ne me viendra pas à l'esprit au moment d'évoquer une nouvelle réussite de ce côté-là, tout en demeurant tout à fait honnête et écoutable. Par ailleurs, je n'ai pas retrouvé dans ce film de scènes à mon sens aussi cultes que certaines séquences du film précédent.
En revanche, "Hot Fuzz" m'aura impressionné par l'ingéniosité de son scénario. Il a fallu 18 mois à Pegg et Wright pour écrire le script et cela se sent. Quand on voit le résultat, on ne peut qu'applaudir, et constater que toutes les pièces du puzzle s'imbriquent parfaitement. Les indices s'enchaînent au rythme de scènes toujours plus absurdes, et dirigent vers un coupable désigné, et un mobile tout trouvé. Sauf que les choses ne sont pas toujours aussi simples à Sandford, et je dois bien admettre que je me suis régalé à voir la bande à Wright démonter un à un les codes du film policier de base.
Ici, point de break pour ces bad boys ! Le rythme est soutenu, les vannes s'enchaînent, et il ne faut pas être hermétique à l'univers des géniteurs de la "Three Flavours Cornetto Trilogy", sous peine de rester sur le bord de la route. Ce que j'avais déjà particulièrement apprécié dans "Shaun of the Dead", et que j'adore tout autant dans cet opus, c'est que même les situations les plus attendues fonctionnent et provoquent le rire. Je pense notamment à celle évoquée en titre du présent paragraphe, situation qui m'a valu une belle tranche de rigolade, quand bien même je l'ai vue arriver à des...miles, this is England, you prick !
Edgar Wright continue donc sur sa lancée, et après deux épisodes aussi exquis, j'avoue être impatient de découvrir la saveur de son dernier Cornetto !