Hot Fuzz par Fritz Langueur
Le trio infernal (Wright – Pegg – Frost) en a scotché plus d’un avec la démoniaque et hilarante parodie des films de zombies « Shaun of the dead ». Ils reviennent en force avec « Hot Fuzz ». Cette fois-ci, la ligne de mire le film policier d’actions musclé. En suivant les péripéties du super flic londonien Nicholas Angel, on est certain dès les premières minutes que de l’action justement il y en aura. Sauf ses qualités de services excellentes font de l’ombre à la brigade et il se fait muter dans le petit village champêtre de Stanford, loin très loin de la City. C’est de ce pitch que jaillit alors une série de situations tordantes. La mise en bouche se veut surprenante, et nos deux auteurs se donnent du temps pour servir le consistant. Quant on y arrive, on est ferré définitivement et l’on se laisse embarquer dans du grand spectacle encore plus réjouissant. Wright et Pegg n’arrêtent jamais, presque une idée géniale par plan, ou fusent des références de scènes les plus allumées de ces films de genre : « L’arme fatale », « Bad Boys II », en passant par « Point Break » bien sûr et même un petit clin d’œil à « Shaun of the dead ». Même si « Hot fuzz » est moins bien structuré que ce dernier, on ne peut franchement rester insensible devant une telle vitalité d’action où se mêlent franche rigolade, bons mots et efficacité du pastiche. Car ce qui est vraiment plaisant chez Wright et Pegg (excellent acteur au demeurant), c’est cet amour sincère qu’ils portent au cinéma, ils sèment la dérision à tout vent, mais en se gardant bien de tomber dans le graveleux, genre « Scary movie ». Leurs films sont le reflet de ceux qu’ils aiment et ils leurs rendent bien.