Tiré du bouquin autobiographique de Eliot Tibert, Ang Lee nous promène autour du festival. Ça commence quelques mois en amont, un motel pourri tenu par des vieux, le fils qui donne tout pour que le lieu ne s’effondre pas, tant physiquement qu'économiquement. Et puis, par une suite de coïncidences et de hasards, à moins que le destin ne s'emmêle les cordes de guitares dans les pinceaux, survient un énorme dérapage parfois ubuesque, parfois hilarant, toujours surprenant.


La caméra tourne volontairement autour du Graal : sur la route qui y mène, dans le motel qui accueille l'organisation (et quelle organisation !!!) et de l'autre côté des grilles sans jamais y pénétrer complètement. Quelques encablures plus loin, le Graal : le festival, la scène accueillant Jimi Hendrix, Ten years after, Joe cocker...
Dans ce film la musique est omniprésente mais comme une kermesse lointaine et c'est ce qui fait la force du film. D'abord, parce qu'il tourne avec intelligence et humour, Ang Lee s'amuse avec notre imaginaire, il suggère, il frôle, il nous tend la perche et reprend aussitôt tout ce qui est évident et attendu. En revanche il nous donne de l'inconnu, de la surprise et de la découverte. J'ai aimé l'imprévisibilité de ce film, tant dans le fond que dans la forme. La jubilation s'installe doucement, mine de rien, avec une finesse et une tendresse déroutante. Ce film m'a enthousiasmé et s'il fut accueilli plutôt froidement c'est sans doute par des personnes nostalgiques de Woodstock (le documentaire) ou allergique à cette ambiance délirante...c'est pourtant ainsi que l'histoire a pris vie.

TondjoTondjo
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le 8 sept. 2018

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Tondjo Tondjo

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