1930's. Paris. Hugo, un orphelin vit dans la gare Montparnasse, tel Quasi-Modo dans notre Dame ! Habile de ses mains, le jeune garçon s'occupe de l'entretien de toutes les horloges de la gare, espionnant au passage la vie des passants et des commerçants, tout en restant sur ses gardes lorsque le gardien est dans les parages ! Hugo est également fasciné par un mystérieux automaton sur lequel travaillait son père, qu'il avait trouvé cassé et abandonné dans un grenier de musée, juste avant de périr dans un incendie ! Persuadé que de son défunt père lui a laissé un dernier message dans cet énigmatique enfant-machine, Hugo se met en tête de le réparer, avec des pièces trouvées ici et là lors de ses excursions, excursions qui l'ont mené sur le chemin de Papi Georges, un vieil homme assez aigris qui tient une petite boutique de jouets, et de sa charmante nièce, Isabelle ! Les deux jeunes gens vont se liés d'amitié et vont devenir très complices !


Présenté ainsi, on ne s'attend pas du tout à ce qu'Hugo Cabret fasse l'office de déclaration d'amour au cinéma : mis à part, la scène où Hugo emmène Isabelle au cinéma, rien ne nous laissait à penser que l'histoire du cinéma allait occuper une place dans ce film ! Martin Scorcesse a donc le mérite, par la manière dont il raconte son histoire, de nous surprendre car le film prend, au bout d'une cinquantaine de minutes, une direction assez inattendue, particulièrement lorsqu'on a aucune idée dans quoi on s'engage en regardant ce film : un vrai tour de magie en somme !


Néanmoins, je trouve la première partie du film assez longue et peut être même hors propos ! En fait, ce que je reproche à Hugo Cabret c'est d'avoir voulu trop meubler le contexte : on suit Hugo, Isabelle le gardien qui mène la chasse aux enfants qui ne sont pas accompagnés par des adultes, ainsi que sa romance avec la fleuriste, celle de deux habitués de la gare... Du coup le film est d'abord cantonné au décor qu'est la gare de Montparnasse (j'ai même eu l'impression qu'Hugo, lorsqu'il suit Papi George au début du film, ne pouvait pas quitter la gare), et met un certain temps à rentrer dans le cœur du sujet : ce n'est qu'à partir du moment où l'automaton se met à dessiner que le film prend une toute autre ampleur et devient un magnifique hommage au septième art et à George Méliès ! Néanmoins, les personnages précédemment introduits ne sont pas mis de côté mais sont plus mis au second plan : après le son des trains rentrant en gare et des vapeurs qui émanent d'un peu partout, place à celui des projecteurs et aux faisceaux de lumières qui s'en échappent !


Les scènes flash back sur la vie du cinéaste français sont particulièrement touchantes et réussies ! Le spectateur y découvre l'envers du décor des premiers films, du fondement du cinéma tel que nous le connaissons aujourd'hui, qui n'est autre que le rêve d'un magicien ! Ben Kingsley est tout simplement impeccable et sied parfaitement au rôle ! Son discours de fin, à l'adresse d'Hugo, "un jeune garçon qui a trouvé une vieille machine cassée qu'il a réussit à réparer contre toutes attentes... c'est le tour de magie le plus délicat qu'il m'aura été donné de voir" est lui aussi très touchant car on comprend qu'il parle plus de lui même que de son automaton !


Quant au reste du casting, mené par un Asa Butterfield juste et une Chloë Grace Moretz qui a tendance à en faire un peu trop par moment, les acteurs sont globalement très bons ! Sacha Baron Cohen est à la fois dur et attachant dans ce rôle de gardien de gare épris pour la fleuriste ! On notera également la présence de Frances de la Tour et des regrettés Christopher Lee et Richard Griffiths, l'éternel oncle Vernon ! J'ai également pu grandement apprécier durant ce second visionnage la présence de Michael Stuhlbarg (j'adore son fou rire dans la bibliothèque), que je ne connaissais pas lorsque j'ai découvert Hugo Cabret, et qui a ici droit à un très beau rôle, lui qui d'ordinaire n'a jamais de rôle très important au cinéma, et celle d'Helen McCrory, qui est très touchante !


Même si, encore une fois, j'avoue que je trouve que le film compte quelques longueurs et que certaines scènes auraient pu même être coupées, Martin Scorcesse nous offre avec Hugo Cabret est un très bel hommage au cinéma : un film d'une profonde nostalgie en somme mais aussi de magie ! 8/10 !

vic-cobb

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8
3

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