Hugo Cabret par Hugo Harnois
Cela faisait bientôt dix ans que Martin Scorsese n'avait pas tourné sans Dicaprio, mais voilà qui est chose faite avec Hugo Cabret, son dernier film d'aventure. La question que tout le monde se pose est : comment l'un des metteurs en scène les plus brillants de son époque a pu tomber dans un film de Noël en apparence sans intérêt ? Il faut se méfier des aprioris car si Hugo a tout l'air du héros à qui il arrive plein de péripéties, c'est dans le but de captiver le jeune public afin de les sensibiliser à la genèse du cinéma. Scorsese arrive à créer dans une gare une atmosphère magique avec des personnages singuliers tous plus charismatiques les uns que les autres, où la lumière et les couleurs nous éblouissent par leur éclat. Tout ici est fait pour nous faire rêver et nous faire rentrer dans un monde féerique, et même si l'on peut noter des lenteurs qui feront peut-être décrocher quelques enfants, on est certain que la plupart se régalera en se laissant charmer par cet environnement. Mais c'est bien cette mise en abîme qui constitue l'intérêt majeur du film. Scorsese a eu l'excellente idée de rendre hommage au premier réalisateur français Georges Méliès. D'abord magicien, cet homme savait tout faire et pouvait passer de décorateur, monteur, acteur, en passant par créateur d'effets spéciaux. C'était un artiste complet qui a su faire avancer le cinéma, en inspirant par la suite des noms tels que Lucas ou Spielberg. À l'ère du numérique, il est primordial de se rappeler la naissance du septième art, où les images provenaient de pellicules sensibles et malléables. Encore un pari gagné pour le cinéaste américain.