Les 5 commandements d'un film de Noël...
Les 5 commandements d'un film de Noël:
1: En hiver tu seras.
Dans le film il neige, nous sommes à Paris, dans l'hémisphère Nord, à priori, c'est donc l'hiver!
2: Des enfants tu mettras.
Hugo Cabret est un enfant, et sa copine aussi. Les héros sont donc des enfants.
3: Une aventure palpitante ils vivront.
Nos jeunes courent, un train manque de broyer notre héros, ils se battent contre l'autorité parentale... Bref, tout ce qu'un enfant normal vit comme aventure.
4: Une morale tu diras.
On a tous un rôle à jouer sur Terre, si tu n'a pas de rôle tu es cassé et il faut te réparer...
5: Un Happy End il y aura.
Tout le monde est heureux, fait la fête, le méchant (terme que je nuancerais plus loin) est super cool, le héros a trouvé une copine... Bref, ceci n'a pas la tête d'une fin tragique!
En respectant ce cahier des charges, ce cher Martin a déjà 5/10, donc la moyenne. Car faire un film de Noël c'est respecter des normes, sinon c'est un possible rejet du jeune public.
Alors, c'est quoi ces 2 points en plus que j'ai rajouté? D'où viennent t'ils?
Et bien, il y a deux héros dans ce film. Le héros du jeune public: Hugo Cabret, et le héros du public adulte: George Méliès.
Et c'est en cela que ce film de Noël est intéressant. Ça ne parle pas de méchant cruel qui veut tuer le gentil, ni d'animaux fantastiques, ni de pouvoirs magiques, mais d'un sujet historique.
Et parler du début du cinéma à un jeune public pollué par les blockbusters sans âme, c'est une très bonne idée! Car ce film va attirer en masse un jeune public durant les vacances, et chacun en sortant de la salle saura (un minimum) qui était Meliès.
Et le public adulte? Qu'on t'il à gagner? Redécouvrir ce grand bonhomme du cinéma. De plus, des références subtiles se cachent dans ce film. À un moment, nos héros redécouvre le vieux cinéma, et à travers une très belle séquence, où on voit l'amour de Scorsese pour cet art, une multiples d'extraits de vieux films sont montrés, le tout sur une musique, cette musique, que les amateurs auront reconnu, c'est "La Danse Macabre" de Camille Saint-Saens, pourquoi ce compositeur pour accompagner ses images? Car Camille Saint-Saens est le premier homme à avoir composer pour le cinéma (pour "L'assasinant du duc de Guise"). C'est subtil comme référence, mais c'est un bel hommage.
Pour toute cela, je transforme mon 5 en 7.
Mais, le film s'appelle Hugo Cabret et il est réalisé par Martin Scorsese. Toute l'intrigue qui tourne autour de Hugo n'a rien d'historique bien entendu. Mais il est assez caricatural... Jeune enfant qui a perdu son popa, et qui est élevé par son oncle qui meurt. Des personnages orphelin au destin brisé, c'est trop récurrent.
Il remonte les horloges et est poursuivi par un policier. Le méchant du film? Un brave homme qui fait son boulot est t'il un méchant? Je ne pense pas.
Hugo peut faire rêver les enfants, ils se baladent partout dans des endroits secrets, n'est ce pas le fantasme de beaucoup de bambins?
Mais il ne fait pas rêver les adultes... On croirait un insomniaque, aux cernes exagérément voyantes...
En ce qui concerne le scénario, toute cette histoire n'est qu'un vaste prétexte pour parler de Meliès en dehors d'un documentaire. On ne peut pas vraiment en vouloir à Scorsese...
Mais tout ce passe trop facilement et est prévisible...
Je terminerais par la photographie très dorée du film, elle a vraiment un côté chaleureux qui va très bien.
Bref, un film qui présente 2 protagonistes, un pour chaque tranche d'âge! Ce qui permet au film de toucher un public plus large. Après c'est Scorsese... Après des films de bandits, de folie... Hugo Cabret ne peut être comparé au reste de sa filmographie. D'autant plus qu'il n'est pas aisé de reconnaître la moindre patte Scorsese...
Ah oui, je l'ai vu en 3D, et une fois de plus ce fut les pubs avant le film qui était le plus cool niveau relief. Car sinon le film en 3D, ce n'est pas du cinéma mais un parc attraction...
