Guido Anselmi, un cinéaste déjà bien reconnu, a prévu de tourner un autre film, à l'ambition démesurée. Le petit monde du septième art est en effervescence, et l'homme se retrouve cerné de toutes parts par des propositions, critiques et autres producteurs intransigeants...
Du coup, il se réfugie dans ses fantasmes, loin de toute cette agitation. On y retrouve des souvenirs d'enfance, des passions refoulées, et surtout des femmes. Et encore des femmes, toutes plus belles et différentes les unes que les autres. Elles l'entourent en permanence, lui font les yeux doux (Carla) ou lui échappent, inexorablement (Claudia).
Bref, Fellini parvient à donner vie à un univers pas forcément attirant à première vue, le tout de façon assez universelle. En s'échappant par le rêve de tous ces gens et de cette "industrie" qui l'oppresse, Guido cherche la vérité. La sincérité dans sa démarche. Mais le héros de son film est tellement éloigné de lui et de ses doutes qu'il devient difficile à assumer. Guido n'arrive plus à porter sur ses épaules son "film dans le film" : trop d'ambition, trop de fulgurances, trop de tout. Crise d'inspiration. Il lui faut quitter tout ça, ces personnages artificiels, cette farce religieuse qui le ramène à ses traumatismes de jeunesse...
Ce film est un défilé de mode, une collection de looks en tout genre qui deviendra référence. Un effet tape-à-l'œil assumé, idéal pour mettre en scène ce cinéma certes désincarné, mais tellement beau. Le rôle important de l'imaginaire, ne serait-ce que pour la séquence d'introduction, apporte une grande richesse à l'ensemble. Un côté insaisissable en quelque sorte, la marque des grands.