Le premier Hunger Games était contre toute attente une très grande réussite. La mise en scène de Gary Ross permettait au jeu de massacre d’être encore plus cruel qu’attendu.

En changeant de réalisateur, la saga a peut-être perdu son meilleur atout. Francis Lawrence n’est pas un réalisateur peu compétent, c’est même un plutôt bon faiseur. Mais là, force est de constater qu’il n’est pas aidé par la nature du film. Hunger Games : L’Embrasement est la deuxième partie d’une trilogie. Et comme toute deuxième partie d’une trilogie prévue dès le départ comme telle, le film ne s’inscrit que dans une logique de trilogie et ne peut être réellement vu sans se rappeler parfaitement des deux autres films. Matrix Reloaded, Le Secret du Coffre Maudit en sont de parfaits exemples : ces films ne marchent pas tous seuls, ils manquent d’une réelle fin, d’un réel troisième acte. Et c’est là que pêche L’Embrasement. Ces films agissent dans une logique de série là où L’Empire Contre-Attaque ou Les Deux Tours sont des films à part entière, qu’on pourrait revoir sans la trilogie tant ils sont parfaits (ou presque).

Ici, l’exposition est bien trop longue, le rythme anémique dans le premier acte, les nouveaux personnages encore trop peu traités… Philip Seymour Hoffman, Sam Claflin, Jeffrey Wright et Jena Malone ont beau être excellents, leurs personnages sont si mal introduits qu’on ne peut s’attacher à eux. Il est évident qu’à la fin du troisième opus, ils auront un sens que seul le deuxième opus ait pu nous apporter mais en l’état, c’est assez médiocre. Billy Dee Williams n’avait pas la moitié de leur talent mais son personnage de Lando Calrissian était déjà plus intéressant. Le personnage de Sam Claflin semble être connu par tous les personnages. Dommage, le spectateur n’ayant pas lu les livres devra attendre un troisième opus pour savoir d’où est-il connu. Rageant. C’est d’autant plus dommage que les Jeux sont plutôt réussis, dans cet opus. La caméra est moins à l’épaule, bien plus posée, ce qui tranche avec le film précédent, sans pour autant perdre en qualité.

Efficace dans sa deuxième partie, avec un cliffhanger intéressant, Hunger Games 2 pêche énormément dans sa manière de faire évoluer l’histoire principale. Il sera revu à la hausse à la sortie du troisième opus, mais en l’état, il n’est rien de mieux que moyen.
CeeSnipes
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le 6 janv. 2014

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