Mockingjay, La Révolte ou Sinsajo,soit. Bien moins Hunger Games...
Je ne vais pas dire que j'ai été déçue par ce film. C'est un bon film. Certains le trouveront long, d'autres ennuyeux. C'est toujours comme ça : les gens sentent de moins en moins, et ne cherchent plus à ressentir. Ils veulent en avoir plein la vue, et cela toujours plus vite, plus grand, plus fort.. On ne le rappellera assez jamais, mais "le mieux est l'ennemi du bien". A toujours trop chercher le trop, on n'a plus rien. Mockingjay ne tombe heureusement pas dans ce "trop" qui aurait pu être attendu par un grand nombre, lorsque l'on voit le début de la saga : un monde du futur, une nouvelle civilisation, de nouvelles mœurs... Dans un monde où tout est plus cruel, plus hiérarchisé et plus absurde que tout ce que nos petits esprits avaient imaginé avant que Suzanne Collins ne nous offre sa vision des choses, la troisième partie de Hunger Games aurait donc pu s'envoler dans des sommets de grandiloquence, desquels la chute aurait été violente. Fort heureusement, le film reste humble, et ne cherche pas à nous impressionner, mais à nous émouvoir, contrairement aux autres volets de la saga. Et franchement, ça fonctionne bien. La BO est entêtante, et donne la chaire de poule à chaque fois, les acteurs ne sont vraiment pas dans le sur jeu ou l'exagération, ils tombent juste, et sont parfaitement à l'aise. Ils brillent chacun dans leur rôle respectif. Tout est très bon, bien dosé. Mais, on n'a plus l'impression d'être devant Hunger Games, tout simplement car (ATTENTION SPOILERS) il n'y a plus de Hunger Games.
Bon, on s'y attendait. Après l'explosion de l'arène et le déclenchement de la "révolte", on voyait mal revenir les Jeux, même sans avoir lu les livres. Un Hunger Games sans les Jeux est bien moins magique que les autres, on ne va pas se le cacher, et c'est quand même dommage, même si le film n'y est en lui même, pour rien. Il faut donc voir le reste. Le monde des districts est toujours là, et bien représenté. On nous parle d'un monde toujours aussi centralisé, en la personne du Président Snow, et dont chaque district serait un organe, alimentant le coeur, Le Capitole. Tout cela fait réfléchir à l'organisation de notre monde et de notre société. Cet opus est bien plus orienté dans ce sens là que les autres. Il est impossible de passer à coté des sous-entendus ético/politiques cette fois-ci, alors que cela restait relativement facile lorsque l'on était noyé dans la "candeur" et le ludique des Jeux. Le film demande donc une attention toute particulière, mélange de raison, d'émotions et de pur avis personnel. On s'attend alors à ce que, comme dans Blanche-Neige, Le Seigneur des Anneaux ou Harry Potter, ce monde soit "manichéanisé" d'une manière presque insolente. Les rebelles ont raison, ils font le Bien, les autres sont méchants, et ils ne souhaitent que faire le Mal. Mais non. J'ai particulièrement apprécié l’ambiguïté qui nous est offerte ici, sans rien exagérer pour autant, il est quand même très clairement exposé qu'il y a le Bien et le Mal, mais quand le Mal se contente de vouloir faire respecter l'ordre établi et préserver le monde de milliers de morts qu'apportent la rébellion, on se retrouve alors dans une problématique à la Star Wars, bien plus intéressante à mon avis, car elle nous permet d'analyser les deux cotés des choses, et de voir que le monde n'est jamais tout blanc ou tout noir, mais bel et bien gris, et que c'est à nous, avec nos choix et nos idées, de choisir quoi faire, en fonction de ce qui est réellement important pour nous.
Bref, vous l'aurez compris, je suis même capable de rendre les Hunger Games philosophiques, donc on va s'arrêter là. Allez-y, c'est un bon film, devant lequel je ne me suis pas ennuyée, bien qu'il ne soit pas à la hauteur des 2 précédents, de véritables Hunger Games.
