"If we burn, you burn with us !"
La plupart du temps, un tel titre présagerait une mauvaise impression. Il n'en est rien ici, comme nous l'expliquerons un peu plus loin.
Entamant le dernier volet du Geai Moqueur, la franchise à succès réussit une fois de plus un long-métrage de qualité. Rétorquons tout de suite aux détracteurs: certes, il y a moins d'action et de rebondissements que dans le précédent opus.
Mais est-ce réellement un défaut ?
Les Hunger Games ne se sont jamais basés uniquement sur les séquences musclées (ou badass) pour se vendre. Bien au contraire, le cœur de la fable dystopique résidait dans la grande violence psychologique ressentie par ses héros. Et de ce point de vue, "Mockingjay" ne s'écarte pas de la ligne directrice.
Alors que la rébellion s'organise dans le district 13, Katniss Everdeen doit supporter le plus lourd des fardeaux: être le cœur battant de la libération de Panem. Alors que son moral est ravagé par la cruauté du Capitole, les tensions atteignent un tel paroxysme que dans les districts, nombreux sont désormais prêts à mourir pour la cause.
Entre vendetta et fragilité, le geai moqueur devient la cible à abattre pour l'enfoiré de très haut niveau qu'est le président Snow. Lui-même s'efforçant par tous les moyens les plus abjects de briser la volonté de Katniss, de briser l'icône flamboyante de la révolution.
L'accent est vraiment mis sur l'humanité de l'héroïne; ses illusions, son idéal et ses faiblesses. Et le film n'en fait pas un personnage tout puissant capable de résoudre les problèmes "parce que c'est le héros". Au contraire, le geai moqueur, s'il est le garant de la révolte, a plus que jamais besoin du soutien de son entourage pour accomplir son destin.
A ces égards, si la série n'est pas parfaite, elle est sans doute la saga d'adolescents la plus soignée et la plus mature de ces dernières années. On regrettera toutefois quelques personnages qui ne servent pas à grand-chose (Natalie Dormer, avec ses Castor et Pollux; et leurs clips de propagande dignes d'une promo sur Twitter).
Du reste, l'ambiance sonore est toujours magistrale (James Newton Howard), avec notamment le thème progressif "Hanging Tree", puissante mélodie devenant l'hymne des séparatistes.
La tension grimpe en flèche, et promet un final des Hunger Games à la fois épique et poignant.
Le coup de grâce à toute hésitation, à toute peur. Pour faire naître une résolution de fer.