L'amitié est plus forte que tout.

Cinquième film de John Cassavetes, il raconte la fuite en avant de trois quadragénaires qui, après avoir enterré leur quatrième ami, décident de tout plaquer de vivre une nouvelle jeunesse à Londres et se rendre compte que le mur entre la folie et la raison est plus mince qu'on le croit.

Ce film voit aussi naitre à l'écran la naissance d'une amitié ; celle entre Cassavetes, Peter Falk et Ben Gazzara, qui a le rôle le plus intéressant, : on va s'apercevoir au fil de l'histoire que ses soucis personnels avec son épouse le rongent de l'intérieur et qu'il n'attend que cette escapade londonienne pour se reconstruire.
Cette amitié est un des gros points forts, car elle cimente une réelle connivence entre les trois acteurs, qui improvisent beaucoup, aussi bien leurs textes (superbe scène dans un bar new-yorkais où il vont prendre à parti une femme malgré elle) que dans leurs gestes, avec des passants qui ont l'air réellement surpris d'être filmés. La liberté de Cassavetes va même jusqu'à montrer sa propre maison, ainsi que ses véritables enfants (dont Nick), un peu comme dans "Une femme sous influence".

Cette liberté dont jouit Cassavetes est un peu contredite par la deuxième partie du film, qui a des longueurs interminables, surtout dès le moment où le trio va ramener des filles dans leurs chambres. Là, c'est d'une lenteur, avec une mise en scène qui se fait du coup plus brouillonne (image floutée ou pas cadrée), et sa longueur n'est pas tellement justifiée. Dommage enfin que les femmes soient aussi mal représentées, car elles sont soit bafouées, soit frappées, elles ne provoquent pas la moindre empathie pour elles. Peut-être qu'il aurait fallu que Gena Rowlands joue dans le film.

En-dehors de ces réserves, c'est un film très intéressant, un peu inférieur à d'autres films de Cassavetes par un excès de liberté, mais qui parle d'une chose rarement évoquée ; la crise de la quarantaine chez l'homme.
Boubakar
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le 2 juin 2012

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