Ce film se compose de sept minutes de générique final, précédés de deux minutes de moraline post-moderno-néo-libérale, précédés d'une heure et quarante-cinq minutes d'apologie de la connardise sans le moindre recul. Le tout confirme sans l'ombre d'un doute que les années 2020 marquent bien l'entrée dans l'âge "adulte" des gosses des gens qui sont nés sous l'ère Reagan-Thatcher, autrement dit ces Millegnômes pour qui le 11-septembre, c'est du passé-donc-on-s'en-tape, qui n'ont jamais connu que le capitalisme soi-disant décomplexé (essentiellement par lui-même).
Y a-t-il une once de recul critique dans ce film? D'aucuns (des boomers) prétendront que oui. Moi, j'ai eu beau chercher avec un microscope à balayage électronique, je n'en ai pas trouvé assez d'atomes pour constituer un argument visible à l'oeil nu.
Quant à Peter Dinklage, il est aussi à l'aise dans son rôle que Casimir l'aurait été pour reprendre le rôle de DeNiro dans un remake de SesaMean Streets.
C'est donc avec ce troisième échec consensuel que se terminent mes expérimentations Netflix (les deux précédents étant le vaguement flou Annihilation et le mortellement prévisible Midnight Sky). Je ne sais pas qui sont les investisseurs de ce cartel mais il est évident que leur amour du cinéma a grandi devant une télé et qu'ils n'en ont gardé que: le cadre étriqué, l'absence de profondeur, le besoin horripilant de sucer tous les râteliers et le motif dissimulé d'éteindre tout esprit critique en prétendant avoir voulu plaire au plus grand nombre tout en faisant semblant de croire que ce n'est pas possible mais tout de même allons qui ne risque n'a rien.
Bref, l'ère des connards est bien engagée pour durer jusqu'à la prochaine génération. Si elle survit.