I don't want to SLEEP ALONE est le quatrième film que je vois de Tsai Ming-Liang et je commence sérieusement à l'apprécier. Il réalise un genre que j'aime beaucoup.

On ressent très bien la pâte du réalisateur, on a une nouvelle fois en face de nous un film dont les dialogues et la musique sont secondaire à l’œuvre. Un choix bien évidement volontaire. Tsai Ming-Liang sait raconter une histoire, et sait nous la raconter sans que les protagonistes principaux (qui n'est qu'autre que Lee Kang-Sheng et Chen Shiang-Chyi) n'aient à parler. Le film en devient contemplatif. Le scénario nous mène encore une fois dans une histoire d'amour muet mais dans un contexte quelque peu différent, nous ne sommes plus dans un monde où la pluie fait rage et une épidémie se développe, ni dans un monde où l'eau se fait rare dont la pastèque en devient l'ultime solution, mais cette fois-ci nous sommes dans un contexte plus réaliste : bienvenue dans l'univers de l'immigration à Kuala Lumpur.

Certaines informations, comme dans ces autres films se divulguent à la télévision et à la radio. Ces derniers dévoileront mieux l'univers afin que l'on ne perd pas le fil.

Le film met alors en scène des lieux plutôt laids, mais photogéniques (à l'instar de ces autres œuvres). De cette laideur il en tire une certaine beauté. Ce pas pour rien que la photographie est toujours aussi soigné.

Le réalisateur sait aussi mener une histoire sans pour autant forcer sur la musique, même si ce film contrairement à ces trois autres que j'ai pu voir (The Hole, La Saveur de la Pastèque, Et là-bas, quelle heure est-il ?) contient peut-être plus de chansons, ou plutôt sont mise en avant différemment. C'est à dire pas de tendance « comédie musicale », mais les musiques ne s’enclenchent pas de manière superficielle (on l'entend, soit dans la rue, à la radio...) sauf peut-être la dernière. Ces chansons sont ainsi liés à l'intrigue.

Même si les lieux ne sont pas très  beau, même si l'univers n'est pas bien propre, cela ne m'empêche pas de trouver le film poétique. Encore une fois, le réalisateur a su conclure un film à la perfection.

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