Réappropriation cinématographique des mythes du complot une quinzaine d’années seulement après l’assassinat de Kennedy. Montand s’avance, raide comme un I, et mauvais comme un cochon, vers l’inéluctable vérité que l’approche pseudo-mathématique de l’enquête doit nécessairement révéler. Les raisonnements froids et déductifs nous sont assénés sur un timbre métallique à coups de phrases sèches et définitives qui ne laissent place au trouble qu’en de fugaces apparences, la solution clé en main attendant son découvreur tel un œuf de paques patiemment niché au fond du jardin. Les quelques subtilités qui effleurent ici où là ont la légèreté du cinéma de Verneuil de cette époque-là ; dessinée au burin et montée à la truelle sa mise en scène y épouse l’esthétique des lieux : c’est gris neurasthénique, plat, constipé jusqu'au dernier degré et aucune nervure ne vient perfuser un peu de peps à cette ringarde odyssée à la grand-papa.