Quatre amis issus des quartiers pauvre juifs de New York grimpent de leur enfance à l'âge adulte les échelons du pouvoir, en usant de la violence et la corruption. Noodles (Robert de Niro), l'un d'entre eux, revient à l'âge de soixante ans sur les lieux de cette prodigieuse ascension et se remémore sa vie, son amour et ses amis dont Max (James Woods), disparu tragiquement…

Difficile que d'écrire sur Il était une fois en Amérique sans avoir l'impression de ne pas rendre justice à un tel chef d'œuvre. Pour faire simple, il suffirait de dire qu'il s'agit d'un des plus beaux films n'ayant jamais existé.

La beauté d'Il était une fois en Amérique est tout d'abord graphique. Ce qui frappe en effet dès les premières images est la remarquable beauté des images, des décors, des vêtements des personnages, des mouvements de caméra, des objets et de leur répartition sur l'écran, bref de la mise en scène globale de Sergio Leone. Rien n'a été laissé au hasard, tout est calculé, chaque détail est beau et a fait l'objet d'un soin particulier. Signe même de la grande réussite du film : les maquillages vieillissant nos héros (le film se déroule de leur enfance à leur vieillesse), son crédibles au point de nous faire presque croire qu'il s'agit du Robert de Niro d'aujourd'hui, alors que le film a été tourné en 1984. Habitués, nos yeux oublient rapidement ce souci esthétique constant finalement assez rapidement, pris par l'histoire sans aucun doute, non sans avoir des sursauts admiratifs devant quelques images, mais la moindre prise de recul sur n'importe quel plan prouve bien que le film est … beau, donnant à cet adjectif tout son sens.

La beauté est ensuite thématique. L'histoire est bouleversante, renversante, et ne quittera pas vos pensées de sitôt. A l'instar de ses précédents films, Leone imprègne celui-ci d'une nostalgie constante. Le rythme est lent, contemplatif, renforçant encore plus les images de violence, ici d'une intensité rare. Car oui Il était une fois en Amérique est d'une violence par moment insupportable (on notera particulièrement une scène de viol éprouvante), contrastée par la musique élégante et déchirante de Ennio Morricone, des thèmes profondément humanistes, l'ascension amorale des héros n'amenant finalement qu'aux regrets d'une vie.

Au-delà donc de son histoire, Il était une fois en Amérique véhicule parfaitement les thèmes de l'amitié, du temps qui passe, des souvenirs qui restent et de la réussite éphémère, tout ces ingrédients qui font une vie, la rendant unique et irréversible. Leone signe ici le dernier film de son vivant, un pur chef d'œuvre intemporel.
asano
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le 21 oct. 2012

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asano

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