Il reste du jambon ? m'a bien amené à une grande réflexion sur la question du racisme, mais celle-ci a moins été provoquée par le film en lui-même que par les conditions dans lesquelles je l'ai vu. En effet, la projection a été perturbée par une bande de reubeus qui hurlaient de rire plus que de raison et foutaient un bordel pas possible dans la salle, et le pote reubeu avec qui je suis allé voir le film et qui a eu le malheur de se retrouver assis à côté d'eux est ressorti de la salle fou de colère, arguant que c'était typiquement à cause de ce genre de mecs que les Arabes avaient mauvaise presse et qu'il en avait marre d'être assimilé à ces fouteurs de merde. S'en est suivi une longue conversation particulièrement passionnée (il m'a fallu du temps pour le calmer) lors de laquelle nous avons causé immigration, intégration, problèmes des cités, ghettoïsation, importance de l'éducation, rôle des parents, solutions politiques... Bref, on a parlé de tout sauf du film.
Film qui ne mérite de toute façon pas plus d'attention que ça : reprenant le clivage désormais bien connu "Arabes de banlieue VS Français bourgeois pure souche" (cf. par exemple Neuilly sa mère !, sorti il y a deux ans), il déroule les clichés habituels et donne dans l'humour communautaire à gros sabots, visant plus les jeunes reubeus de la banlieue ouest (la moitié de l'action se passe à Nanterre ou La Défense, où j'ai vu le film) fans de publicités déjà très ciblées pour eux (les lascars de la pub Pepsi ont droit à leur caméo) que les parisiens du 16ème nord qui auraient envie de faire leur autocritique.
Reste les bons seconds rôles, avec en tête les jolies et rigolotes Géraldine Nakache et Leïla Bekhti, à propos desquelles on peut toutefois se demander, vu tous les aspects racoleurs du film, si elles ne doivent pas leur participation au duo qu'elles ont formé dans leur comédie Tout ce qui brille, gros succès de l'année dernière - sur un thème similaire, mais en mieux traité.