Fanatiques du sudoku, passionnés intarissables des mots croisés, gourou boiteux des mots fléchés, monomaniaques des guerres mondiales, ce film est fait pour vous !
Cette introduction est certes, la plus nulle de l'histoire de la blogosphère ciné et je m'en excuserais pas.
Alan Turing était un nom oublié de l'histoire qu'Andrew Hodges, mathématicien, auteur et pionner du mouvement de libération gay dans les années 1970, a décidé de ressortir des étagères poussiéreuses. En 1983, il publie Alan Turing : The Enigma. C'est l'histoire d'un cryptologue britannique qui a œuvré dans le décodage des messages cryptés allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette homme aurait dû rester dans le secret, mais une fait divers lié à son homosexualité lui valu des poursuites judiciaires et dévoila sa participation à la fin de la guerre. Il n'en fallait pas moins pour que le réalisateur Morden Tyldum se penche dès 2011 sur ce personnage qui fut par la suite gracié par Elizabeth II en 2013. Du pain béni pour le cinéma et la Weinstein Company qui raffole des histoires à "potentiel oscar".
Exit Leonardo di Caprio (tellement pas oscarable...), bienvenue Benedict Cumberbatch, acteur britannique qui monte, qui monte sans que l'on sache jusqu'où il ira. Outre le fait que l'histoire est bien écrite et prenante, c'est surtout la performance de l'acteur principal qui reste en mémoire. Il parvient à émouvoir tout en restant une énigme pour les autres personnages du film comme pour les spectateurs. Morden Tyldum a d'ailleurs fait le choix d'ajouter une part de syndrome d'Asperger, ce qui n'est pas prouvé historiquement.
Petit bémol, il y a -comme dans beaucoup de films promus par Weinstein- un côté démago trop poussé. Le film est réglé sur trois temps : la jeunesse d'Alan Turing avec ses relations sociales et la découverte progressive de son homosexualité, ses années à Betchley Park pour décrypter Enigma et son interrogatoire en 1951 suite à l'affaire de mœurs qui lui vaudra une castration chimique. La partie sur sa jeunesse est vraiment dispensable tant elle n'apporte que peu de choses sur la suite de l'histoire. Surtout qu'Alan Turing est vite confronté à sa sexualité quand il est question de sa relation avec sa collègue Joan Clarke (interprété tout en simplicité et justesse par Keira Knightley).
The Imitation Game est donc un très bon film historique et un biopic assez classique. On retient surtout la musique d'Alexandre Desplat et bien évidemment la prestation de Benedict Cumberbatch.
A l'heure où j'écris cette kritique, le film est nommé 8 fois aux Oscars, dont Meilleur Film. Affaire à suivre. En 6 lettres.
http://leskritiques.blogspot.fr/2015/02/the-imitation-game.html