Royal Gadin
Si vous lisez régulièrement mes avis, je pense que vous vous êtes rendus compte que le masqué, au fond, c'est un faux méchant. Qu'il trouve très souvent quelque chose à sauver, même des pires films...
le 23 juil. 2016
67 j'aime
16
"A cœur vaillant, rien d'impossible" aimait rappeler Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII. Ce magnat du commerce maritime, dans la France du XVe siècle, avait fait sienne cette devise qui nous enseigne que rien ne résiste à celui ou celle qui s'arme d'une volonté à toute épreuve. C'est à se demander si Roland Emerrich n'aurait pas prit cette maxime un peu trop au pied de la lettre tant ce qui va suivre relève de l'exploit.
Après avoir repoussé une première invasion il y a 20 ans, l'humanité fait face à une nouvelle attaque des "Moissonneurs". Déboulant cette fois dans le vaisseau mère, les aliens tentaculaires ne comptent pas rester sur une défaite....
Pas attendue, ni désirée, cette suite d'un des blockbusters phares des années 90 ne lésine pas dans les moyens déployés. Le projet est clair : pallier la petitesse du scénario par une démesure inédite. Une démesure tellement démesurée qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer le fond vert devant lequel les comédiens s'agitent tels des appendices frétillants. Subissant un montage au hachoir à boudin, coupant l'action au plus mauvais moment, le film connait un problème de rythme et d'intensité. Aussi a-t-on intérêt à rester attentif pour saisir au vol l'information importante qui ne sera pas répétée, tandis que les conflits de couloirs entre des personnages peu convaincants sont tartinés allègements. Même Jeff Goldblum semble en être conscient et fait le minimum face à une Charlotte Gainsbourg sous Xanax.
Hormis les vétérans du premier opus (Bill Pullman, Jeff Goldblum, Judd Hirsch), Emerich nous propose une troupe de personnages oubliables, dans lesquels le spectateur ne place aucun sentiment, sachant pertinemment que rien de fâcheux ne leur arrivera.
Liam Hemsworth incarne tout juste un jeune pilote chevronné en pleine repentance, dont le charisme fade nous fait regretter le charme sympathiquement bourrin de son ainé de frère, dieu du tonnerre.
Jessie Usher, de son côté, reçoit la lourde tâche de succéder à LA superstar du film. En effet, Will Smith, empêtré dans son agenda (l'acteur préférera rejoindre Suicide Squad. La peste, le choléra, à vous de choisir), déclinera pas poliment l'offre d'Emerich. Le pauvre Uscher se retrouve donc catapulté fils et héritier du Prince de Bel Air mort au combat, sans avoir la prestance ni les épaules nécessaire.
Alors que le monde est menacé dans sa survie, que la planète entière sent venir sa destruction, se tient debout l'unique rempart à la barbarie interstellaire : l'empire de l'Oncle Sam. Seuls les Etats-Unis semblent être conscients de la menace et mettent en oeuvre une stratégie de parade. Véritable police universelle, le patrie de Will Ferrell et du Big Mac l'emporte, comme toujours, dans l'esprit binaire du réalisateur de 2012.
C'est là qu'il faut saluer le prodige : réussir, malgré les difficultés et les obstacles contemporains, à produire un film encore plus cliché et américanophile que le premier opus. Chapeau Roland, Jacques serait fier de toi.
Film sincère ou auto-parodie assumée ? L'histoire ne le dit pas.
Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Vu en 2016 : encore une année productive...
Créée
le 23 déc. 2016
Critique lue 281 fois
D'autres avis sur Independence Day : Resurgence
Si vous lisez régulièrement mes avis, je pense que vous vous êtes rendus compte que le masqué, au fond, c'est un faux méchant. Qu'il trouve très souvent quelque chose à sauver, même des pires films...
le 23 juil. 2016
67 j'aime
16
Il y a sûrement quelque chose que l'on a sous-estimé chez Roland Emmerich. Non, mais sans blague, aucun être doué d'un minimum d'intelligence ne peut décemment pondre de telles bouses et appeler ça...
Par
le 11 oct. 2016
63 j'aime
11
Instinctivement, si on vous parle de grandes performances d'acteurs, un tas de références plus ou moins évidentes vous viennent spontanément en tête. Vous pensez à Kinski dans Aguirre, Brando dans...
Par
le 8 sept. 2016
54 j'aime
29
Du même critique
Carte blanche ? DC est reconnu pour un multivers étendu et varié, bien qu'un peu confus. Confusion qui amènera Wolfman et Perez à passer un coup de balais cosmique dans Crisis on Infinite Earth, à...
Par
le 7 févr. 2016
4 j'aime
Deux hommes désertent la ville pour s'évader de l'emprise des femmes. Loin derrière les valseuses, on sourit aux grandes phrases sur la vie de Marielle et Rochefort et aux gags bien potaches. Le...
Par
le 6 févr. 2016
3 j'aime
Nicholson utilise parfaitement bien l'immense bagage cinématographique qu'il a accumulé en tant que type inquiétant et tourmenté, au service de sa vieillesse apparente que Sean Penn capte sous le bon...
Par
le 5 nov. 2015
3 j'aime