"A cœur vaillant, rien d'impossible" aimait rappeler Jacques Cœur, grand argentier de Charles VII. Ce magnat du commerce maritime, dans la France du XVe siècle, avait fait sienne cette devise qui nous enseigne que rien ne résiste à celui ou celle qui s'arme d'une volonté à toute épreuve. C'est à se demander si Roland Emerrich n'aurait pas prit cette maxime un peu trop au pied de la lettre tant ce qui va suivre relève de l'exploit.



Retour de flamme



Après avoir repoussé une première invasion il y a 20 ans, l'humanité fait face à une nouvelle attaque des "Moissonneurs". Déboulant cette fois dans le vaisseau mère, les aliens tentaculaires ne comptent pas rester sur une défaite....



Plus gros, plus grand, plus nul



Pas attendue, ni désirée, cette suite d'un des blockbusters phares des années 90 ne lésine pas dans les moyens déployés. Le projet est clair : pallier la petitesse du scénario par une démesure inédite. Une démesure tellement démesurée qu'on ne peut s'empêcher d'imaginer le fond vert devant lequel les comédiens s'agitent tels des appendices frétillants. Subissant un montage au hachoir à boudin, coupant l'action au plus mauvais moment, le film connait un problème de rythme et d'intensité. Aussi a-t-on intérêt à rester attentif pour saisir au vol l'information importante qui ne sera pas répétée, tandis que les conflits de couloirs entre des personnages peu convaincants sont tartinés allègements. Même Jeff Goldblum semble en être conscient et fait le minimum face à une Charlotte Gainsbourg sous Xanax.



La nuit des seconds couteaux



Hormis les vétérans du premier opus (Bill Pullman, Jeff Goldblum, Judd Hirsch), Emerich nous propose une troupe de personnages oubliables, dans lesquels le spectateur ne place aucun sentiment, sachant pertinemment que rien de fâcheux ne leur arrivera.
Liam Hemsworth incarne tout juste un jeune pilote chevronné en pleine repentance, dont le charisme fade nous fait regretter le charme sympathiquement bourrin de son ainé de frère, dieu du tonnerre.
Jessie Usher, de son côté, reçoit la lourde tâche de succéder à LA superstar du film. En effet, Will Smith, empêtré dans son agenda (l'acteur préférera rejoindre Suicide Squad. La peste, le choléra, à vous de choisir), déclinera pas poliment l'offre d'Emerich. Le pauvre Uscher se retrouve donc catapulté fils et héritier du Prince de Bel Air mort au combat, sans avoir la prestance ni les épaules nécessaire.



'MURICA FUCK YEAH



Alors que le monde est menacé dans sa survie, que la planète entière sent venir sa destruction, se tient debout l'unique rempart à la barbarie interstellaire : l'empire de l'Oncle Sam. Seuls les Etats-Unis semblent être conscients de la menace et mettent en oeuvre une stratégie de parade. Véritable police universelle, le patrie de Will Ferrell et du Big Mac l'emporte, comme toujours, dans l'esprit binaire du réalisateur de 2012.
C'est là qu'il faut saluer le prodige : réussir, malgré les difficultés et les obstacles contemporains, à produire un film encore plus cliché et américanophile que le premier opus. Chapeau Roland, Jacques serait fier de toi.


Film sincère ou auto-parodie assumée ? L'histoire ne le dit pas.

AlainStarman
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le 23 déc. 2016

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Le  Fléau

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