Bon, on va se dire les choses tout de suite : je ne suis vraiment pas fan du premier « Independence Day ». En fait je ne l’ai jamais été. J’ai beau l’avoir vu pas bien vieux, déjà à l’époque je trouvais que beaucoup trop de choses piquaient au cerveau. Patriotisme et militarisme exacerbés ; personnages et situations cousus de poncifs ; invraisemblances et retournements de situation à faire tiquer même les plus crédules des spectateurs : à dire vrai il n’y avait pas grand-chose à sauver dans ce film. Seulement voilà, « ID : 4 » avait beau être un vrai dégueulis cérébral il fallait lui reconnaitre ce fait incontestable : à l’époque, il avait su marquer les esprits par des effets spéciaux qui se démarquaient de tout ce qui se faisait alors. Le film avait d’ailleurs reçu un Oscar à ce titre et, pour moi, c’était amplement mérité. Du coup, on ne va pas se le cacher, mais j’espérais un peu de ça en allant voir la suite. D’une certaine façon, « Independence Day » était une certaine forme d’étalon en son temps, et je n’ai pu m’empêcher de me questionner sur ce qui en avait été fait… Eh bah maintenant j’ai ma réponse. « Rien. » …Ou plutôt pas grand-chose. Parce que oui, il y a quand-même un truc que j’ai bien aimé dans ce « Resurgence » et qui m’a agréablement surpris dès le départ, c’est le postulat à partir duquel le film décide de partir. Non, l’intrigue ne s’ancrera pas dans notre 2016 à nous, mais dans un 2016 parallèle ; un 2016 qui a été impacté par l’invasion et la victoire survenue vingt ans plus tôt. Pour le coup, je trouve l’idée maligne et intéressante à exploiter… Mais bon voilà, c’est Roland Emmerich qui est aux commandes donc : schémas éculés, personnages inconsistants, dialogues insipides… Bref, dommage. Ne restait donc que la claque visuelle… qui n’est pas venue. Emmerich a beau être Emmerich, lui aussi a plié le genou face au déversement numérique à tout va, aux montages épileptiques et aux shakycams qui ne servent à rien. Je trouve même assez incroyable de constater à quel point cette « saga » dont le seul intérêt repose sur la performance visuelle se retrouve dans cette drôle de situation ou – obsolescence des effets numériques oblige – le premier opus vieillira visuellement sûrement mieux que le second (moi j’appelle ça, l’effet « Star Wars »). Et je pense qu’on se dira plus ou moins la même chose au niveau de la réalisation, parce que l’air de rien, « ID : 4 » avait quand même une mise en scène très lisible contrairement à cette bouillie passée à la déchiqueteuse en mode « Bayisme mal digéré ». Triste réalité je trouve que ces productions d’aujourd’hui qui ne savent plus mesurer et qui sombrent automatiquement dans la surenchère. Ce « Resurgence » n’en est malheureusement qu’un énième exemple parmi tant d’autres, et il ne sera certainement pas le dernier…

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le 19 sept. 2017

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