Après de longs mois d'absence, je reviens en 2021 avec un très gros morceau, Indiana Jones et le Temple Maudit, sorti en 1984, réalisé par Steven Spielberg. Grâce à ce déconfinement et de nombreuses soirées à n'en plus finir, j'avais presque fini par mettre de côté mes classiques.
Et puis au détour d'une après- midi ennuyeuse, je me dis : et si je le revoyais ? Je me souvenais de pas grand- chose, contrairement au premier film, qui reste un de mes films préférés. Et si le Temple Maudit, ce fameux film mal aimé des carrières de Lucas et de Spielberg, était beaucoup mieux ce qu'on disait ?
Le verdict est là, le Temple Maudit n'est même pas une suite correct, c'est un pur chef d'oeuvre. J'étais bluffé par quasiment tout le film, à quel point il reste aussi novateur et encore d'actualité, et a réellement très peu vieilli.
Déjà, la première heure est énormissime, je me demande comment personne ne la mentionne, même si quelques critiques insistent sur le fait qu'elle est plutôt bonne. Les 15 premières minutes avec une introduction magnifique d'une chanson et d'une mini- comédie musicale géniale, suivi d'une baston parfaite à la James Bond dans le club Obi- wan, pour une course- poursuite dans un Shanghai halluciné, avant d'une petite escapade en Inde à travers un canot pneumatique improbable. Cette folle poursuite en avant qui ne s'arrête presque jamais nous offre des moments de bravoure extraordinaires et certaines scènes les plus cultes d'Indiana Jones.
A travers ce roller- coaster et cette deuxième heure en Inde, on comprends vite le coeur du film, très noir, à la fois très burlesque et horrifique : non pas sauver des pierres, mais des enfants, esclaves d'un culte diabolique qui gueulent "kalimaaaa" avant d'arracher des coeurs sans anesthésie. Le Temple Maudit fera honneur donc à son statut de premier film PG- 13 puisqu'en effet, ce film est décidément tellement foutraque qu'il peut foutre les jetons, faire rigoler et nous couper le souffle en 5 minutes.
Malgré une deuxième heure en effet moins constructive, elle en reste incroyable d'intensité. Des scènes légendaires en pagaille, des répliques savoureuses, des interprétations mémorables, de l'aventure avec un grand A en grand, avec des frissons, de l'action, de la comédie et un bonheur immense de finir le film avec nos héros.
La "dream team" d'Hollywood est là : Spielberg, malgré le fait qu'il renie le film, réalise un blockbuster parfait, une mise en scène ultra- travaillé, que dire une leçon de cinéma, un monument de montage avec son Michael Kahn préféré, un Williams qui porte une très bonne BO, un Lucas qui gère parfaitement le projet, un script excellent remanié par Lawrence Kasdan, porté par des performances d'acteurs géniales avec un Harrison Ford au sommet de sa gloire (avec l'Empire, je me demande où on le trouve plus charismatique et beau gosse), même Kate Capshaw est sympathique malgré son traitement insupportable de petite princesse (le seul gros point noir du film). Quant à Ke Huy Quan, malgré son jeu d'acteur limité, est énergique et sa bonne humeur n'en est que communicatif, même un Amrish Puri en grand méchant se délecte de sa partition, et son aura est magnétique. L'histoire est au final simple comme bonjour, mais la quête noire du héros est contrebalancé par un duo Indy (Dr. Jones!)/ Willie Scott très cool, avec des moments hilarants.


Oui, le Temple Maudit est un film- montagne- russes, où le couple Lucas/ Spielberg, bien aidé par les succès pharaoniques de Jaws, Star Wars, et des Raiders, ont pu enfin faire le blockbuster d'action et d'aventure que toute une génération de cinéphiles attendaient. Mal aimé, trop noir pour les enfants dont certains en sont ressortis traumatisés, il mérite pourtant tellement le revisionnage. Le Temple Maudit est un de ses films too much : trop d'action, trop de comédie, trop d'aventure, trop de folie, trop de noirceur, et puis peut- être trop de liberté, cela reste un monument de blockbuster des années 80, le genre qu'on a du mal depuis. C'est ça qui est fou, pour un film très critiqué par les fans, c'est qu'on se rappelle de tout : Shanghai, l'avion, le village, le palais, les maléfices, ou encore la course- poursuite en mode petite train de la mine, ou la séquence du pont, tout est culte dans ce film !
Après un tel émerveillement, on voit mal comment Spielberg- Lucas peuvent continuer la saga. Définitivement, je persiste et je signe, peut- être le sommet de leur collaboration. Un grand film où ils ont poussé no limit leur liberté de création, qui sera une bascule décisive. Symboliquement, la fin des films pour enfants de Spielberg (malgré quelques à côtés), et un éloignement progressif de Lucas vers d'autres productions (pour mieux revenir).


A ne pas en douter, si l'aventure a un nom, c'est bien celui- là : Indiana Jones et le Temple Maudit.

Mathieu_Renard
10
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Créée

le 27 juin 2021

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Matt  Fox

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