Pour commencer, mettons-nous d'accord sur une chose : Indiana Jones, c'est une trilogie. Je sais bien que certains prétendent avoir entendu parler d'un épisode 4... De plus grands menteurs affirment même l'avoir vu... Mais c'est comme le Yéti : tant que je n'aurai pas vu un film qui garde la même qualité que ces trois-là, alors je continuerai à nier l'existence d'un 4ème épisode.
Donc, Indiana Jones, c'est une trilogie.

Et je garde une terrible affection pour cet épisode 2. C'est sûrement cela qui fait que je surnote ce film, pourtant inférieur au premier. J'en ai conscience, mais j'assume : c'est mon préféré. Peut-être parce que c'est le premier que j'ai vu, celui par lequel j'ai découvert ce personnage. Enfin bref, assez parlé de moi.

Indiana Jones et le Temple maudit, c'est un invraisemblable patchwork dans lequel ce grand cinéphile maladif qu'est Spielberg a collé bout à bout des références à la pelle. Depuis la première version de L'Homme qui en savait trop, de Hitchcock, jusqu'à Gunga Din (qui sert de référence principale, avec sa secte sanguinaire et son temple secret au coeur des Indes) en passant par les comédies romantiques (où Harrison Ford essaie d'imiter Cary Grant avant de se faire gaillardement étrangler par un balèze peu amène).
Avec cela, un semblant d'histoire et le talent d'un conteur qui, à l'époque, ne faisait pas n'importe quoi. Il parvient à être drôle ou terriblement inquiétant au bon moment, il fait varier les émotions pour éviter l'ennui du spectateur. Car tout cela est avant tout un grand spectacle, où l'action et les énigmes s'enchainent.
La dernière demi-heure est phénomènale : la poupée vaudou, la poursuite dans la mine, le pont qui s'écroule, j'a-do-re !!!

Le film est aussi plus sanglant que le précédent. Et plus sombre : Spielberg imagine un village dépouillé de ses enfants, c'est-à-dire de sa vie. Quand on connaît l'attachement du cinéaste pour les enfants, on peut comprendre que la secte des Thugs est vraiment présentée comme une horreur.
Certes, ce film est très différent du premier. Pas de fouilles archéologiques ici. Pas de secrets enfouis dans les sables depuis des temps immémoriaux. Et puis, le personnage féminin devient vraiment un faire-valoir comique sans grand intérêt.
Mais j'aime parce que Spielberg avait alors le sens du spectacle. Il savait nous en mettre plein la vue. Il savait faire ce qu'il semble avoir oublié de nos jours, trop occupé à des films "sérieux" et à convoiter les Oscars.
Et puis, il y a John Williams...
SanFelice
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Steven Spielberg : mon anthologie, Films de neige, Films de repas, Inde mythique et Mes premiers

Créée

le 17 août 2013

Critique lue 2.5K fois

82 j'aime

25 commentaires

SanFelice

Écrit par

Critique lue 2.5K fois

82
25

D'autres avis sur Indiana Jones et le Temple maudit

Indiana Jones et le Temple maudit
SanFelice
9

Mola Ram

Pour commencer, mettons-nous d'accord sur une chose : Indiana Jones, c'est une trilogie. Je sais bien que certains prétendent avoir entendu parler d'un épisode 4... De plus grands menteurs affirment...

le 17 août 2013

82 j'aime

25

Indiana Jones et le Temple maudit
Torpenn
7

Les Indes Noires

L'extrême médiocrité du quatrième épisode avait rehaussé un bref instant celui-ci dans mon souvenir. Maintenant que cette immondice n'est plus qu'un lointain et vague cauchemar, tous les défauts du...

le 12 août 2011

82 j'aime

40

Du même critique

Starship Troopers
SanFelice
7

La mère de toutes les guerres

Quand on voit ce film de nos jours, après le 11 septembre et après les mensonges justifiant l'intervention en Irak, on se dit que Verhoeven a très bien cerné l'idéologie américaine. L'histoire n'a...

le 8 nov. 2012

256 j'aime

50

Gravity
SanFelice
5

L'ultime front tiède

Au moment de noter Gravity, me voilà bien embêté. Il y a dans ce film de fort bons aspects, mais aussi de forts mauvais. Pour faire simple, autant le début est très beau, autant la fin est ridicule...

le 2 janv. 2014

218 j'aime

20

Chernobyl
SanFelice
9

What is the cost of lies ?

Voilà une série HBO qui est sans doute un des événements de l’année, avec son ambiance apocalyptique, ses flammes, ses milliers de morts, ses enjeux politiques, etc. Mais ici, pas de dragons ni de...

le 4 juin 2019

214 j'aime

32