Si Martin Scorcese peut se targuer d'avoir fait mouche avec ses Infiltrés, il convient de rendre hommage au film original, j'ai nommé l'excellent Infernal Affairs ; ce long-métrage d'Alan Mak et Wai Keung Lau est en effet un digne émissaire du cinéma hongkongais, fort d'une intrigue policière savamment ficelée et d'un casting faisant des merveilles.
Cet éminent polar brille donc en premier lieu de par sa trame captivante à souhait, et ce en nous contant l'âpre combat opposant la police hongkongaise et la triade... à ceci près que la présence de taupes dans chaque champs confère une originalité de traitement délectable.
L'angle humain est ainsi très marqué, tout en côtoyant un suspense grisant, distillé de bout en long par une narration ne cessant de monter en puissance ; sur le pur plan narratif, on touche toutefois au plus gros défaut du long-métrage, celui-ci ne facilitant que peu notre compréhension en tout début de long-métrage.
La confusion n'est heureusement que brève, et une fois les pièces du puzzle assemblées on prend la pleine mesure de ce récit tortueux, mais aussi nerveux à souhait au travers d'une mise en scène dynamique ; Infernal Affairs est ainsi empreint d'un rythme survolté, à l'image d'une durée de visionnage relativement courte (1h40 contre 2h30 pour les Infiltrés, et ce sans pour autant en faire moins que son cousin américain).
L'intrigue est donc foutrement dense, bien construite et menée d'une main de maître, tandis que les personnages s'imposent à nous avec aisance : le duo principal est en l'occurrence aussi approfondi (leurs tourments respectifs sont traités avec justesse) que plaisant, et il en va de même concernant la figure incorruptible qu'est Wong ou encore l'antagoniste suprême incarné par Sam, tous deux marquants.
Par ailleurs, une telle réussite trouve naturellement sa source en ce fameux casting, Tony Leung Chiu Wai et Andy Lau en tête de file fournissant des prestations somptueusement crédibles.
Bref, Infernal Affairs n'est rien de moins qu'une référence dans le genre du film policier, car doté d'un scénario foutrement solide, original et prenant comme pas deux ; la raison du succès tient également à sa très bonne réalisation (BO sympathique soit dit en passant) et ses personnages attachants, portés par des interprètes fort inspirés.