Strudels & Cigarettes

Il y a quelques années, Quentin Tarantino ne parlait que de gangsters. Un jour, l’envie lui prit de changer et il partit faire Kill Bill et un film d’horreur avec son ami Robert Rodriguez. Mais on ne s’attendait pas à Inglourious Basterds.

En effet, sans prévenir, Quentin Tarantino s’attelle à la Seconde Guerre Mondiale avec une histoire complètement fantaisiste de la fin de la Guerre. En effet, il invente un commando de GI Juifs partant à la quête de scalps nazis. Ils y rencontreront Hitler et une autre galerie de personnages tous aussi déjantés les uns que les autres, dans la digne suite de l’œuvre de cet auteur. Cependant, force est de constater que les Basterds n’intéressent pas vraiment Quentin Tarantino. En fait, un seul personnage l’intéresse réellement : le Colonel Hans Landa, joué par l’immense Christoph Waltz. Construit sur plusieurs chapitres, c’est le personnage qui a le plus de présence d’écran, d’ailleurs. Le film est donc, d’habitude chez Quentin Tarantino, un paradis pour les amateurs de dialogues interminables et franchement bien écrits, mais sincèrement vains.

Le chapitre qui représentent le plus le film est celui de Michael Fassbender, présent pour deux (très) longues scènes de dialogues où on parle de cinéma et où on joue à changer son identité, sorte de mise en abîme du film. Par ailleurs, la séquence de la taverne est une sorte de mini-film dans le film : elle se déroule en quatre parties bien distinctes et délectables où le spectateur qui a déjà vu le film adorera déceler les indices qui amène au carnage inévitable qui s’ensuit. La mise en scène y est virtuose, la tension parfaitement gérée et les arrière-plans presque aussi importants que le reste. Et comme on est chez Quentin Tarantino, la séquence finit dans un grand boom, comme le film (qui possède cependant un petit rebondissement bien sympathique). Il est alors dommage que toutes les performances d’acteurs ne sont pas au niveau de la réalisation. Mélanie Laurent, Jacky Ido et Eli Roth ne sont absolument pas les personnes pour les rôles et c’en est terrible.

Inglourious Basterds est un très bon film, mais un très bon film vain, qui ne va jamais dans le sens de sa promesse d’action décérébrée et se perd dans des dialogues bien écrits, mais pas vraiment passionnants.