Tarantino qui fait un film sur un groupe de résistants partis casser du nazi, forcément ça a de la gueule. Bien entendu le sujet est assez épineux mais il arrive à faire passer la pilule plutôt bien, sachant que c'est un de ses films les plus violents.
On peut le remercier d'avoir fait le choix de mettre plus en avant les acteurs européens plutôt que les américains pour deux raisons. La première est que les interprètes des allemands sont tous fantastiques, on voit bien qu'ils suivent le même délire que Tarantino et ça se ressent sur leur jeu. Mélanie Laurent semble un peu plus en retenue, mais c'est son personnage qui veut ça. En revanche Christoph Walz porte le film à lui tout seul, heureusement qu'il a percé par la suite. Son personnage complètement déglingué et en même temps calculateur est vraiment jouissif ! La deuxième raison est que chaque apparition des basterds est faite au bon moment, au final ça aurait eu moins d'impact si on les avait vu plus longtemps.
La construction du film repose cette fois-ci sur les dialogues entre les personnages et non sur les péripéties. Certains ont dit s'être ennuyé, j'étais personnellement complètement dans les film. Il faut dire que les phrases millimétrées du réalisateur sont percutantes, tout comme son humour. Elles n’empêchent pas certaines scènes de tension elles aussi réussies. En revanche, je trouve l'ensemble assez trash et parfois très osé, il aurait peut-être gagné à couper certaines scènes trop violentes, le sujet étant déjà assez dur. A la place, le côté fantasque du réalisateur, qui est un peu en retrait dans ce film, aurait pu s'exprimer un peu plus, même si la fin est mémorable.
Globalement Inglorious Basterds est très bien, mais il n’atteint pas les sommets de Kill Bill et de Pulp Fiction.