5/10 mais vraiment parce que c'était un dimanche après-midi pluvieux.

Pour une fois Spike Lee s'essaie à autre chose qu'un plaidoyer, même s'il ne se détache pas du thème des communautés ethniques pour autant, on sent quelque part que le réalisateur n'est pas franchement à l'aise dans le registre du film policier. Le scénario est pour moi le principal problème. Pas que l'intrigue soit mauvaise, j'ai aimé tout ce qui touchait aux méthodes des braqueurs et à la guerre des nerfs entre eux et la police, certaines situations sont très bien pensées et amenées, en revanche j'avoue ne pas bien avoir saisi les idées de narration de Spike Lee. Je ne saisit pas bien l'intérêt des flashforwards à foison qui ne font pas grand-chose d'autre que de niquer le potentiel de suspens de l'intrigue petit à petit et d'alourdir le film de pauses dans le réçit dont ce braquage ne manque déjà pas avec tout ce qui touche en parallèle à cette histoire de crimes de guerre. La révélation des motivations des braqueurs me semble d'ailleurs un peu molle du genou, il faut dire que le film ne s'embête en aucun cas à créer des personnages intéressants. Ils font avancer l'intrigue et sortent souvent des répliques bien senties, en revanche en ce qui concerne leur caractère et leur motivations c'est le zéro absolu du côté des good guys, et du côté opposé c'est somme toute assez superficiel. Tout ça donne un peu l'impression que le film se repose sur son casting en or. L'histoire se laisse suivre sans passion, ce qui est dommage parce que je maintiens qu'un réalisateur plus à l'aise avec ce genre de script (ou simplement un meilleur scénariste) aurait pu faire de ce matériau de base un film bien plus intense