Étonné de la réception assez mitigée de cet enthousiasmant Insidious. Beaucoup lui reprochent de ne faire que recycler, de ne rien proposer, en somme, de la jouer petit malin pour une partie d’esbroufe dont il n'y a pas grand chose à tirer. Je veux bien alors qu'on m'énumère, dans les dix dernières années, des films de pétoche aussi réussis que ce que l'ami Wan nous propose ici.


Effectivement James Wan ne réinvente rien avec Insidious, vu qu'il y filme un hommage total à tout un pan du cinéma horrifique qui a bercé l'adolescence des aigris que nous sommes devenus (certains bien plus que d'autres, suivez mon regard). De Poltergheist à l'emprise, en passant par les Boogeyman like dont Freddy est le maître étalon, James Wan n'oublie personne et digère ses références pour nous les balancer à la tronche, délicieusement enrobées de sa petite ganache personnelle. On retrouve en effet dans Insidious le côté Punchy de sa mise en scène ainsi qu'un bestiaire toujours très inspiré. Des dessins du gamin qui font sourire par leur fausse naïveté à la tronche bien flippante du pyromane sabotier, on sent une belle recherche graphique pour faire naviguer Insidious entre film d'horreur et fable fantastique.


Il ne manque finalement qu'un petit soupçon de maîtrise pour le faire basculer du moment sympa au film marquant. Au niveau de sa direction d'acteurs notamment, qui manque de fermeté. Il faut dire qu'Insidious souffre d'un casting pas très solide, qui manque d'une vraie gueule charismatique. Patrick Wilson fait ce qu'il peut mais ne parvient jamais à nous rallier à sa cause et sa compagne à l'écran, l'élégante Rose Byrne, ne fait pas mieux malheureusement. Cela pourrait être de l'ordre du détail, mais ici, cette prestation en demi-teinte que chaque acteur fournit tire vraiment le film vers le bas.


J'en suis le premier attristé parce que tout le reste m'a enthousiasmé, que ce soit la mythologie propre aux voyages astraux ou tout simplement l'hommage décomplexé que rend James Wan à ses films qui lui ont foutu la trouille dans son adolescence. Car c'est dans ce sens à mes yeux qu'il faut prendre Insidious. Et son auteur nous le fait bien comprendre par l'intermédiaire des deux chasseurs de fantômes qu'il se plait à faire apparaître dans son histoire comme des sauveurs un peu gauches. En décalage avec le sérieux qui était, jusqu'à leur introduction, de mise, il nous rappelle que l'on est avant tout dans un film mû par l'envie de divertir, par le plaisir d'apporter une contribution à un univers fait de passion. C'est ce côté passionné et généreux que j'aime dans Insidious, c'est ce que j'avais également apprécié dans Saw ou Death Sentence.

oso
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le 14 avr. 2014

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