"Même le monde, même le soleil ne peuvent montrer, en même temps leurs deux faces."

Envolée didactique dans un espace froid, dans l'étirement du temps. Nolan, la tête dans les étoiles, s'équipe du meilleur (McConaughey) comme du pire (Hataway) pour sa conquête de l'univers. Ambitieuse, comme toujours -et toujours un peu trop- cette nouvelle super-production perd son équipage de spectateurs dans un déferlement d'images, hommage ostentatoire, lentes orbites et psychédélisme. Tout autour n'est qu'une broderie grossière, un amoncellement de séquences vides d'émotions. Cette odyssée, brillamment filmée, manque d'auto-censure. Ce que livrait Cuaron, son embarquée unique dans l'apesanteur, voyage contemplatif d'une heure trente, savait laisser le temps à l'expansion d'une solitude, à l'immersion complète du spectateur en une durée supportable, pesée. Ce à quoi échoue l'Interstellar de Nolan, c'est le rythme, la retenue, la modestie et la naïveté. Le film n'en finit plus, une minute dans la capsule paraît une heure sur le siège du cinéma. C'est connu : le mieux est l'ennemi du bien. Et Nolan semble toujours vouloir faire mieux. Indigestion d'étoiles.

Julie-julie
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le 27 juil. 2015

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Julie-julie

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