Film attendu de longue date, Interstellar bénéficie de l'aura qui entoure les dernières oeuvres de Nolan: réalisation pêchue scénario réfléchie, aucune concession sur ce qui sera montré. Et pourtant, l'ambition semble vite retomber à mesure que le temps passe et que l'aventure s'étire longuement sur près de 3 heures de film.
Et oui, ce film parle d'espace-temps et il faut croire que le notre se tord inexorablement, happé par un trou noir, pour devenir parfois interminable, en raison de bavardages complètement inutiles. Le début tente de nous expliquer la vie simple menés par certains hommes dans ce monde pré-apocalyptique, mais 10 mn aura suffit. Ensuite, le voyage s'éternise de planète en planète, et nous semble souvent aussi vide que l'espace intersidéral. Jusqu'à la fin, les scènes où l'action prennent le dessus sont bien rares pour caler l'amateur de blockbuster de Nolan, et on assiste finalement à une succession de très beaux plans, mais oubliables.
L'ensemble de ces déceptions ne font pas complètement oublier les bonnes idées, encore faut-il maitriser un minimum les lois de la relativité et être initié à la mécanique quantique afin de profiter au mieux des idées exposées, sous peine de perdre son temps à essayer de comprendre et de finir par perdre complètement pied.
L'aspect psychologique est loin d'être aussi intéressant qu'espéré, mais cette lacune est comblée par l'aspect intellectuel, plus fouillé, où quelques concepts scientifiques, philosophiques et humains sont abordés pour finalement former un intéressant fil conducteur à l'aventure.
A situer ce film, il oscille entre Sunshine et 2001 - sans atteindre leur force respective - et propose quelques plans aussi beaux que dans Gravity - en évitant de nous montrer uniquement un joli fond d'écran animé.
Dans l'ensemble, ce film donne l'impression d'une coquille un peu vide, ou plutôt d'une coquille trop grosse pour un contenu qui ne réussit pas à bien la remplir.
Pas mauvais, mais loin de l'ambition annoncée.
Kinote: 4/7 ou 6/10