/!\ Spoilers /!\
Interstellar est un film impressionnant de presque-Hard SF qui par ailleurs souffre de défauts rédhibitoires :
1) Un USA-centrisme hallucinant pour un film qui tourne autour de l'avenir de l'humanité. On pourrait croire qu'Hollywood a ouvert les mirettes sur ce point en 2014 mais toujours pas, le reste du monde n'est même pas évoqué ;
1bis) D'ailleurs, qu'est-il arrivé au monde (i.e. aux USA) pendant les quelques dizaines d'années qui le sépare de notre ère ? Plus d'internet, on efface Neil Armstrong des manuels scolaires d'un simple coup de balayette... Il y a au moins eu un coup d'Etat ! On n'en saura rien.
2) Quelques Deus Ex Machina qui passent mal, comme par exemple le choix d'un pilote "atmosphérien" pour un voyage spatial : on passe de "que faites-vous ici ?" à "vous êtes l'homme providentiel", comme si piloter un avion et une navette spatiale requerraient les mêmes compétences ;
EDIT : apparemment j'ai mal compris, il était formé au métier d'astronaute, il n'a juste pas dépassé la stratosphère. Mais quid des semaines d'entraînement physique et psychologique nécessaires à un vol de cette envergure après une telle césure ?
3) Un twist très intéressant, mais malheureusement marqué par le spectre menaçant du paradoxe temporel qui n'est pas exorcisé du tout (mais enfin c'est fatal dès qu'on touche au voyage dans le temps) ;
4) Un Full Happy Ending largement dispensable : le film aurait pu selon moi laisser Cooper crever du sommeil du juste près de Saturne, bien plus symbolique qu'un sauvetage improbable et nous aurions été épargné de tout le côté fromageux de la fin idéale.
C'est dommage, car la mise en scène est géniale, les images magnifiques, l'histoire crédible dans l'ensemble et j'ai été littéralement hypnotisé par certains passages. On notera au passage la réhabilitation magistrale de l'absence de son dans l'espace, dont Nolan se sert comme d'un procédé dramatique extraordinairement maîtrisé.
Je lui ai donc mis 7 comme moyenne entre wahou/10 et blockbuster/10.