L'espace: une frontière sans fantaisie
Interstellar pose un gros problème. Pas en tant que film en lui même, mais bien plus en digne représentant du cinéma de Nolan. Ce réalisateur, quasi adulé depuis The Dark Knight, propose un cinéma intellectuel aux atours de blockbuster, nourrissant un propos souvent très philosophique.
Alors quand il s'attaque à l'exploration spatiale et aux mystères de la science, le buzz ne peut être qu'énorme. Surtout que Nolan s'est entouré d'un des acteurs les plus en vu du moment qui a défrayé la chronique avec une série dans la veine de Nolan : McConaughey.
Le problème donc, c'est que Nolan est avant un grand technicien de l'image et porteur de projet. Personne d'autre que lui aurait réussi à mettre tant de noirceur dans un film de super-héro (regardez le traitement proposé par Marvel), ou de réunir autant de stars sur des films de SF intellectuelle.
Mais derrière tout ca, le propos est chiant comme un cours d'amphi! Comme pour Inception, où Nolan nous propose d'explorer l'inconscient mêlé de plusieurs êtres, Interstellar ne propose aucun moment de gloire où nous, pauvres humains, nous retrouvons face à l'inconnu, face à une chose tellement surprenante, qu'elle rend crédible cette exploration interstellaire.
Et ce n'est pas le coup du "fantôme de la bibliothèque", grillé dès les premières minutes lors que Nolan MONTRE (et donc avalise l'existence du phénomène) sa présence, qui constitue un trait de génie créatif.
Non, Nolan récite ses gammes, s'entoure de scientifique, modélise des théories, et le fait bien. Mais il oubli juste de faire rêver, et échoue complément dans son but de montrer l'irréel, alors que ses derniers films sont totalement centré sur ce propos.
Le reste va à l'unissons: les acteurs sont bons dans ce registre, même si personnellement je reste totalement réfractaire à Hathaway, et Zimmer en fait des caisses, mais il parait que beaucoup apprécient son travail.
Bref, si on pouvait insérer le génie visuel d'un Tim Burton des 90's au savoir technique et philosophique de Nolan, on aurait un réalisateur de génie.