La repeinte du slip est un art certes radical mais d'une sidérante beauté lorsqu'elle est parfaitement maîtrisée.
Beaucoup s'y cassent en effet les dents (et le nez !) et garnissent au final le pauvre slip de restes de pets visqueux, la fameuse flatulence maudite, qui a plus en commun avec la diarrhée qu'avec un véritable vent frais.


Interstellar tente le grand huit pour en mettre plein la vue et s'il évite heureusement l'écueil du pet visqueux évoqué ci-dessus, il échoue sur à peu près tout le reste en voulant (et c'est une habitude chez Nolan) jouer dans la cour des grands sans en avoir ni l'étoffe ni le talent.


Si le fond est plutôt sympathique bien que terriblement terre à terre et honteusement explicatif, le scénario naviguant avec une certaine aisance entre les grandes théories scientifiques, le gros spectacle, la fameuse introspection de la famille américaine (sur ce point, le film réussit plutôt bien une scène où le destin du monde dépend finalement d'un dialogue père/fille) et le suspense du survivor, la forme, elle, fait les frais du sérieux insupportable de Nolan.


Soyons clair, rarement une flatulence spatiale n'aura paru aussi laide, pale, inexpressive, balourde, sans poésie où la rigueur scientifique et la technique effacent complètement toute trace d'émerveillement. D’où un nombre incalculable de dialogues qui paraphrasent l'action déjà elle-même lourdement explicative, comme si Nolan nous forçait à être l'idiot qui regarde le doigt plutôt que la lune.
On ne s'attardera pas plus sur la musique très grasse d'Hanz Zimmer qui demandera un bon Advil 400mg en fin de session ou sur les quelques tentatives de ballets spatiaux dont la mise en scène, horriblement plan-plan, fera grincer les dents mêmes les plus robustes.


Notons également une désagréable impression de déjà-vu qui émane de plusieurs scènes : l'histoire dans sa totalité n'est finalement qu'une transposition des films sur la conquête de l'ouest américain et les robots semblent être les frères cachés du HAL de 2001 l’Odyssée de l’Espace.


Bref, Interstellar est donc un simple divertissement sans grand intérêt et si le slip ne s'ennuiera pas et appréciera quelques largages discrets, il était en droit d'en attendre un peu plus non ?

HenriQuatre
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le 17 avr. 2015

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HenriQuatre

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