Critique n°347: Nolan montre qu'il sait jouer sur les sentiments...

Christopher Nolan est le réalisateur emblématique des années 2000 et 2010. Sa filmographie, qui n'est pourtant pas très grande, est remplie de films exceptionnels et techniquement importants. Nolan a toujours eu la réputation de faire des films complexes et spectaculaire. Il adore écrire des scénarios en tiroir, surprenant le spectateur au moment opportun. Pourtant, il fait partie des réalisateurs les plus critiqués de sa génération et je comprend parfaitement pourquoi: il a tendance a expliqué un peu trop les choses dans ses films, comme si il prenait le spectateur pour un imbécile. Pourtant, Nolan n'est pas un réalisateur à l'égocentrisme surdimensionné. Autre critique que Nolan subit très régulièrement est la suivante: souvent, la critique lui reproche de ne savoir faire qu'un seul genre de film, des films sombres et violent. C'est pour cela qu'il a décidé de reprendre le projet d'Interstellar, un projet de longue date que Spielberg devait réalisé mais qu'il n'a pas eu le temps de faire.


Interstellar donc, le dernier film en date de Nolan est un film de science-fiction mêlant une histoire de famille et le maniement du temps à travers un voyage dans l'espace. Je pense que c'est le meilleur résumé que l'on peut faire de ce film sans trop en raconter. Je vous conseille vivement de ne pas regarder de critique ou autre vidéo qui pourraient vous spoiler le film, cela ferait perdre de la saveur à ce grand film de science-fiction. Avant de rentrer dans le détail, que peut-on dire de ce film? Personnellement, je suis un grand grand fan de l'univers de Nolan, je préfère le préciser, je vais essayé d'être le plus objectif possible tout de même. Si je devais m'écouter je vous dirais un seul mot: Voilà. Mais je dois reconnaître qu'Interstellar a quelques petits défauts.


Nolan voulait depuis toujours réaliser un film de science-fiction en hommage aux films qui ont bercé son enfance comme Star Wars, Star Trek ou encore 2001, L'odyssée de l'espace. D'ailleurs, ce dernier film est celui auquel se frotte le plus souvent Interstellar dans la comparaison. Etant donné les références faites au film unique de Kubrick, je comprend que certains soient horripilés par le film de Nolan car ce dernier n'invente rien d'un point de vue scénaristique. Mais en observant bien les deux histoires, on remarque facilement que le film de Nolan ne s'inscrit pas exactement dans la veine du film de Kubrick. Je pense donc qu'il faut considérer ce film comme lui-même, sans comparaison avec d'autres monuments du septième art.


Interstellar marque un tournant dans la carrière du réalisateur. C'est le premier film dans lequel Nolan a décidé de mettre en avant les sentiments essentiels de l'existence humaine: la famille, le sens du sacrifice, la joie, la tristesse, le souvenir. Voilà les sentiments que met en avant Nolan à travers un scénario passionnant. Ce film arrive comme une preuve de son talent, Nolan répond aux critiques et signe une oeuvre dramatique forte marquée par la force du jeu de Matthew McConaughey dont je reparlerai plus tard. Nolan construit des personnages humains, très proche des personnages que l'on trouvait dans The Dark Knight Rises, le Batman est torturé comme le personnage de Cooper. Tandis que Batman est torturé par son sens du sacrifice, Cooper est torturé par son destin d'aventurier ou son destin de père. Nolan joue sur la thématique de génération à travers le regard de ses personnages. Mais la véritable thématique d'Interstellar, c'est la thématique du temps. Le temps comme ami, comme ennemi, comme Dieu? Telle est la question que nous pose Nolan durant les plus de 2h30 de film.


Finalement, l'histoire que nous offre les frères Nolan car Jonathan Nolan a beaucoup participé à l'écriture du film, peut s'adapter à toute sorte de fond. Sur fond de guerre, de société des années 1860 mais non, les frères ont décidé de nous offrir, en plus d'une grande histoire dramatique, un spectacle d'effets spéciaux à travers différentes galaxies, un voyage à travers le temps. Que l'on aime ou que l'on n'aime pas Interstellar, on ne peut reconnaître le travail époustouflant concernant les effets spéciaux, que ce soit sur les planètes des autres galaxies ou bien l'image du trou de verre, tout est parfaitement orchestré par l'équipe des effets spéciaux qui m'ont bluffé notamment avec une scène mais je ne la dévoilerai pas.


Comme à son habitude, Nolan retravaille avec les mêmes acteurs comme Michael Caine, Anne Hathaway ou encore Wes Bentley. Le nouveau venu dans la bande est bien entendu Matthew McConaughey qui joue le rôle de Cooper. Cet acteur m'énerve car je n'arrive pas à lui trouver de défaut, tous ces films ne sont pas forcément des succès mais lui, il est toujours parfait. Le petit bémol de ce film est l'apparition d'un acteur très connu, mais quand je dis très connu, c'est vraiment une pointure du septième art dont je ne dévoilerai pas le nom pour vous laisser découvrir sa venue surprise dans ce film.


Interstellar arrive comme un symbole. Il est l'un des films les plus aboutis de Chris Nolan qui se surpasse et nous offre, enfin pour certains, une histoire dramatique de dimension humaine, bien loin de la noirceur de Gotham City. Sublimé par des acteurs parfaits, le film de Nolan nous emmène aux confins de la galaxie mais en même temps si proche de nous. L'histoire de Cooper n'est pas original en soi, c'est celle d'un père de famille qui ferait tout pour ses enfants. Mais cela ne suffisait pas, Nolan nous plonge dans une galaxie lointaine, très lointaine, rendant hommage aux films qui ont bercé son enfance mais en même temps, permettant aux jeunes publics de découvrir l'espace d'une autre manière. Prochaine étape pour Nolan, le film de guerre, pour confirmer encore son talent de dramaturge. Interstellar, l'accomplissement de la carrière de Nolan.

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le 7 nov. 2016

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Bastien Rae

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