Un chef-d’œuvre à la hauteur de son succès !

Ce fut le 2 novembre 2011, jour de sa sortie, confortablement installé dans une salle comble du cinéma de Tremblay en France, que je découvris Intouchables. Bien que le film était très attendu, il n’y avait pas encore de chiffres, de retours ni de bouche à oreilles sur lesquels s’appuyer. J’y allais donc dans un état d’esprit neutre, sans attentes particulières.

Ayant beaucoup apprécié Nos Jours Heureux et Tellement proches, précédents longs-métrages du duo de réalisateurs Éric Toledano et Olivier Nakache, je partais toutefois confiant, prêt à passer un bon moment. Le résultat fut sans appel : en plus de me divertir et de me faire rire, Intouchables m’a conquis !

Si les deux œuvres antérieures (voir plus haut) des deux réalisateurs sont elles aussi de qualité, leur sujet demeure toutefois plus léger, restant dans la comédie pure associée à un brin de nostalgie. Dans Intouchables, Toledano et Nakache s’attaquent cette fois à un sujet fort et sensible : le HANDICAP. Un pari extrêmement risqué où la moindre erreur de réalisation peut s’avérer fatale.

Le film raconte l’HISTOIRE VRAIE de Philippe Pozzo di Borgo, riche tétraplégique, et d’Abdel Yasmin Sellou, jeune caïd tout juste sorti de prison. Une histoire narrée par le premier dans son roman autobiographique Le Second Souffle, paru en 2001.

L’un souffre d’un handicap physique, l’autre d’un handicap social. Issus de 2 milieux opposés, ils ne se seraient normalement jamais rencontrés. Leur rencontre deviendra un feu d’artifice.

La question du handicap demeure toujours complexe à l’écran, tant il faut trouver le bon ton et le bon dosage. Si l’humour est mal dosé, cela choquera. Si le ton est plombant, le rendu sera déprimant. Si le message est miséricordieux, le film sera jugé offensant.

Intouchables répond haut à la main à ce défi de sensibiliser le spectateur à la question du handicap en faisant le choix d’une ambiance drôle, où l’on se tord de rire en permanence. L’humour est amené avec beaucoup d’intelligence, sans lourdeur ni moquerie gratuite. Plus qu’un sujet de fond, le handicap sert de base à de nombreux gags, comme la scène d’ouverture en voiture, le voisin garé sur la place HANDICAP ou la découverte par Driss de l’usage des gants.. Autant de séquences qui nous font simultanément rire et réfléchir.

En réussissant ce double pari en lien avec la thématique de la prise en charge du handicap, le film met en lumière un message fort, à savoir que l’accompagnement des personnes en situation de handicap trouvera sa grandeur dans un état d’esprit normalisé, sans pitié ni état d’âme. Ce message est d’ailleurs le fil conducteur du film, celui qui fera de Driss (Abdel) le Diable Gardien de Philippe, et fera d’eux des INTOUCHABLES.

• La prestation des deux acteurs est juste XXL et leur alchimie parfaite. Si Omar Sy rayonne par sa bonne humeur, ses punchlines et sa sympathie, François Cluzet fait preuve d’une justesse exemplaire dans ce rôle si particulier, qui rend son interprétation unique.

A leurs côtés, on apprécie les seconds rôles d’Audrey Fleurot, excellente dans l’art de l’ironie, et d’Anne le Ny, qui incarne la sympathique Yvonne.

• Autre grand point fort du film, la bande-son nous transporte dans l’ambiance du film, mêlant le classique au disco avec classe et grandeur, associant l’émotion à l’intensité, et symbolisant la rencontre fracassante de deux mondes.




• En conclusion, ce film est simplement un BIJOU à la réalisation magnifique et ponctué d’interprétations superbes.

Avec 19,44 millions d’entrées en France, Intouchables reste encore à ce jour le 3e film ayant fait le plus d’entrées en France, derrière Titanic et Bienvenue chez les Chtis.

Si le box-office ne révèle pas toujours la qualité du film, Intouchables n’a rien volé, tant son succès est à la hauteur de sa grandeur !