J'ai un peu hésité sur ma note. 7/10, 8/10, 7/10... Finalement je mettrai un 8/10. Outre le fait qu'il clôture la saga Ip Man presque 13 ans après le premier opus, ce quatrième film le fait en respectant ce qu'il est depuis 2008 : un film inspiré de la vie du maître de Bruce Lee qui véhicule de belles valeurs (certes grossièrement par moments) et qui jouit d'une solide réalisation et de combats épiques à l'impact certain ;) Quant aux petits bémols ça et là, si on sait les laisser filer comme un katana qui laisserait filer les feuilles qui flottent à la surface de la rivière, ils ne viendront pas gêner votre expérience.
Tout d'abord le doigt sur un point négatif : la VF. Il existe toujours un vrai problème pour une voix française de coller bien souvent au ton, à l'émotion ou au jeu des acteurs chinois. 2 cultures très différentes, surtout concernant le cinéma. 2 approches distinctes pour une VF qui souvent sonne faux ou trop caricaturale (sauf pour Ip Man et 2-3 personnages). Et puis le cinéma à la chinoise, surtout sur ce type de film, les gentils sont bien gentils et les méchants sont bien méchants xD Des traits volontairement exacerbés qui peuvent agacer si on est pas habitué. Voilà c'est dit. Faisons abstraction de ces défauts, apprécions le spectacle.
Toujours dans la mesure, Donnie Yen reste impeccable dans son rôle. Respecté de tous et ne cherchant pas à faire de vagues, la vie d'Ip Man aura été le théâtre d'un infatigable combat : celui de sans cesse faire ses preuves auprès des sceptiques. Et là en l’occurrence les chinois fraîchement basés dans le quartier de Chinatown dans les années 60 et les Américains, très conservateurs et suprémacistes. Les traits y sont grossiers, surtout concernant le racisme, et pourtant... Je revois encore ces plans fugitifs qui m'ont touché vers la fin : ceux de soldats américains, observant le combat final, où l'on peut lire de manière gênée des émotions de honte sur des visages sensés rester impassible dans les rangs. La honte face au racisme de leur supérieur hiérarchique qu'ils sont obligés de suivre aveuglement. L'image est forte, la prise de conscience tout autant.
Que dire de la forme ? La narration est fluide, les combats sont magnifiés par une caméra sachant où se placer pour donner de l'impact visuel à chaque coup, à chaque intention. On assiste alors à un dialogue à chaque combat, que le son vient renforcer, là-dessus le réalisateur Wilson Yip a assuré.
Mais il n'y a pas que la forme. Si l'on fait abstraction de la VF ne rendant pas hommage aux échanges verbaux, j'ai bien aimé la relation difficile d'un père n'étant pas très démonstratif envers son fils comme il l'est avec ses élèves. Un père qui aime son fils mais ne sait pas vraiment le montrer, des efforts menés à l'autre bout de la planète pour lui, des coups de fils sans réponse pour avoir de ses nouvelles, la patience d'un père pour son fils.
Si le premier Ip Man reste le meilleur de mon point de vue, ce quatrième et ultime opus assure un spectacle martial de qualité et saura peut-être même verser une larme intérieure aux fans quand sonnera le glas :') Une mention spéciale à Scott Adkins, artiste martial incontournable, à l'agilité et la puissance hors du commun, parfait dans son rôle de parfait connard raciste des Marines x)