Ip Man : La Légende du grand maître par CREAM

J'aime les films de Kung fu et les films d'art martiaux en général. Mais il faut bien l'admettre, le kung fu se fait rare au cinéma. Je pensais que le kung fu au cinéma etait mort depuis l'époque de la shaw brothers et des films avec Bruce Lee. Et c'est avec beaucoup d'appréhension que j'abordais ce film qui avait pour principal argument de vente la légendaire histoire du maitre de Bruce Lee.

En réalité, il faut pas y faire attention car on est bien loin de Bruce Lee. Le film se déroulant dans les années 30 et 40, au moment où le Japon a envahit la Chine, on y suit la vie de Ip man dans la petite ville de Foshan. Le résultat est époustouflant, c'est une belle hommage aux films de kung fu d'antan et en même temps la réalisation y est moderne et dynamique.

Les scènes de combat superbement orchestrées par Sammo Hung Kam-Bo (le flic de Shanghai) ne manquent pas de charmes. La caméra virevolte autour d'Ip man et de ces nombreuses victimes, les chorégraphies sont précises et puissantes, on est en présence du meilleur film de kung fu de la décennie sans aucun doute.

La qualité excellente du film résident dans l'approche esthétique alliant une direction de la photographie sur des tons très sombres et des combats puissants. Mais le point fort réside sur le scénario et le jeu des acteurs qui n'est pas délaissé au profit de l'action. L'histoire est semi autobiographique et montre bien la place du kung fu dans ce pays en guerre. Sans grande originalité, le film aborde l'habituel réflexion autour du kung fu sans jamais en faire de trop. Les acteurs sans être exceptionnels sont très bons. Le seul petit bémol etant la partie dans l'usine où les ouvriers apprennent le kung fu. Les clins d'oeil aux films de de la shaw brothers sont nombreux.

Même si évidemment la reconstitution historique laisse à désirer, Ip man est un film d'art martiaux intelligent et qui s'assume. Avec ce film, Wilson Yip ressuscite au cinéma le film de kung fu 30 ans après la 36ème chambre de Shaolin et ça force le respect.