Il est très difficile en voyant Bruce Dickinson sauter par-dessus les enceintes dès la première chanson de En Vivo, de penser qu’il a aujourd’hui 55 ans. Puis on le voit bondir de partout pendant deux heures et l’envie nous prend de faire comme cette vieille dans Quand Harry Rencontre Sally : « Donnez-moi la même chose que lui ! » Cet homme a des ressources insoupçonnées pour son âge. Alors c’est vrai que les lives d’Iron Maiden sont très fréquents, trop diront certains, mais Maiden a toujours pris soin de proposer des lives à chaque fois différents et renouvelés.
Il faut commencer par saluer le fait que, pour une fois, un live débarque tout droit d’un pays comme le Chili et non pas d’un stade de foot européen style Wembley, sans compter la satisfaction de voir le hard rock s’exporter aussi bien et aussi loin. Preuve s’il en fallait que la musique, quel que soit le genre qu’elle défend, reste le langage universel capable d’être aimé de tous même si, avec Iron Maiden, on ne peut pas vraiment dire qu’elle adoucit les mœurs.
Ce concert ne pouvait que s’ouvrir que sur Satellite 15 qui restera probablement comme une des meilleures ouvertures d’album (et donc de concert) de l’histoire musicale. Elle s’adapte à l’ambiance festive qui semblait régner, faisant monter peu à peu la pression sur scène et dans la fosse. Puis vient l’explosion, moment crucial des concerts de rock et qui conditionnent la réussite à venir. Dickinson explose à lui seul, bondit à l’avant-scène comme un diable hors de sa boîte et entonne The Final Frontier, nouveau classique du groupe. Bruce Dickinson n’a plus la voix de ses vingt ans évidemment, mais malgré son changement de tonalité il conserve des capacités et une palette vocale étonnante. Il faut ajouter à cela qu’il a un coffre puissant qui ne donne jamais dans le cri comme d’autres le pratiquent. Tout le groupe assure le S.A.V. avec cheveux et pantalons cuir à clous de rigueur, mais c’est bien Dickinson et son charisme fulgurant qui restent maîtres de cérémonie.
C’est ensuite un déluge musical fait d’un savant mélange entre classiques et nouveautés qui déferle sur le public, le groupe a retenu la leçon apprise il y a quelques années. Peu de décors et d’effets spéciaux avec la Vierge De Fer, pas de gigantesques statues comme le font les boys australiens d’ACD/DC. Ici on met le groupe en avant et juste le groupe, les chansons, les mélodies et les performances scéniques et guitaristiques de chacun. Cela suffit à faire le bonheur de chaque fan même exigeant et à voir l’état de la foule dans la fosse on comprend que le spectacle leur plait. En Vivo restera comme une preuve imparable de la santé d’un groupe en pleine possession de ses moyens et de sa musique et d’un Bruce Dickinson toujours plus jeune.
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