Enfance de cowboy qu'il a bien utilisée dans sa filmo. Apparente nonchalance, il est très studieux.

Juste quelques remarques:

  • il dit qu'il ne sait "pas chanter, ni danser"... mais je découvre qu'il était authentique dans tout le reste puisqu'il le faisait dans sa vraie vie: il chassait, montait à cheval, tirait etc.
  • j'ai beaucoup appris mais les experts de Gary Cooper seront peut-être moins impressionnés et satisfaits que moi.
  • l'interview de sa fille est plus riche que les habituelles témoignages de famille ( Marie Cooper Janis, peintre et bloggeuse cinéphile); les deux historiens du cinéma intervenant l'aiment mais restent quand même très informatifs (Marc Wanamaker et Joseph McBride).
  • ils m'informent que "Coop" (son surnom) ne croyait peut-être pas trop à la « coopération » car il se réclamait d'un fort individualisme, un "rugged individualism" dont la page wiki est passionnante. 'Rugged individualism' est un cran plus fort que l'individualisme de base: l'individu doit être le plus indépendant possible, compter sur lui et pas sur l'extérieur comme par exemple sur l'assistance de l'Etat ou du gouvernement. Les Américains utilisaient le mot français: "laissez-faire".
  • déjà, Cooper pouvait en effet sans doute se nourrir tout seul, car on apprend lors d'un passage sur 'Autant en emporte le vent' qu'il refusa, qu'il était vrai "chasseur"; "avec ses amis Clark Gable et James Stewart". Stewart lui conseilla aussi de refuser le rôle de Rhett Butler. Il ne regrette pas, il trouve aussi son ami "meilleur que lui dans le rôle".
  • cette idée d'indépendance et autosuffisance politique lui vient aussi sans doute de sa jeunesse "dans un ranch", "amis avec des indiens, chassant et s'occupant du bétail; toujours à cheval, bon tireur" (raconte sa fille).
  • Ce 'Rugged individualism' viendrait d'un Herbert Hoover, Président Républicain isolationniste vaincu par Franklin Roosevelt. Il est Quaker, religion dissidente de l'Eglise Anglicane...
  • ...et justement un des rôles préférés de Gary Cooper a été celui d'un Quaker, pour un film joué d'abord EN DIRECT à la télé et pour lequel sa fille dit qu'il "s'est si longtemps préparé en visitant et intégrant les Quakers": La Loi du Seigneu/ Friendly Persuasion (1956) de William Wyler dont on voit des images du tournage et préparation et répétition, scénario en main et où Cooper me semble dans son personnage, même hors tournage.
  • "Rugged individualim" qu'il aurait représenté dans l'adaptation d'un livre de la philosophe et romancière très libérale, Ayn Rand: Le Rebelle/The Fountainhead (1949) de King Vidor. Selon wiki, Rand semblait aussi penser que ceux qui demandent "de l'aide au gouvernement sont responsables de leur situation" et qu'il faut rendre plus stricte les critères d'aide. Ses partisans sont souvent "contre toute forme de régulation dont celle des armes et concernant l'environnement"..."pour la baisse du salaire minimum" (comme notre MEDEF en France il y a encore quelques années dirigé par Mr Gattaz).
  • Je découvre un slogan des opposants à Rand et son 'Rugged individualism': "This country has socialism for the rich, rugged individualism for the poor." (Martin Luther King qui me rappelle alors des autocollants que je vois en gares SNCF, façon affiches de John Carpenter, "Bourgeois! VOUS êtes des assistés, c'est nous prolétaires qui produisont des richesses")
  • Ce partisan de "rugged individualism", et "fils d'un avocat qui deviendra le Juge de la Cour Suprême du Montana", sera quand même plus tard victime de Fake News et de rumeurs anti-police sous l'hystèrie de la "Peur rouge". On apprend qu'il n'aurait pas cédé aux pressions de la chasse aux sorcières lors de l'épuration anti gauche sous la droite de Joseph McCarthy. Sa fille dit qu'il a empêché "le renvoi du scénariste Carl Foreman" en menaçant lors de la vraie réunion disciplinaire avec les producteurs et Fred Zinnemann "de ne pas finir/faire" Le train sifflera trois fois/High Noon (1952). "He saved Carl from being fired". La droite de Joseph McCarthy prétendant ensuite qu'il y a une scène où ce gauchiste anti police "fait écraser une étoile de Shériff au sol, dans la poussière". Fred Zinnemann et Gary Cooper devront répéter que non seulement la scène n'a pas été coupée, mais elle n'a pas été tournée et agitant les scénarios, ils prouveront déjà EN VAIN, que cette scène anti police n'avait même pas été écrite par Carl Foreman...
  • je découvre l'existence de l'excitant 'Ball of fire' (1941), "écrit par Billy Wilder" qui était un "amoureux des mots"; dont le résumé m'est très tentant; Cooper est un linguiste au sein d'une équipe de passionnés; ils veulent apprendre pour leur encyclopédie le nouvel argot actuel. Ils passent du temps avec Barbara Stanwyck. Au milieu de ces sept érudits, l'historien du cinéma Jim McBride dit qu'elle et ce film d'Howard Hawks lui font penser à Blanche-Neige et les Sept Nains/Snow White and the Seven Dwarfs. Il me rappelle le film sur la création du dictionnaire Oxford English Dictionary, The professor and the madman avec Sean Penn et Mel Gibson.

  • Différent argot auquel Gary Cooper a sans doute été confronté quand, fils de Notables venant du Montana, il avait déménagé à Los Angeles juste avant ses 18 ans.
  • Dans cette partie du doc, jeune, il me rappelle Alain Delon: car il est alors souvent décrit comme "félin" (même si les comparaisons animales ne sont plus autorisées...). Mais aussi "sexy, sensuel, doux et sensible".
  • Et de la même manière que Delon inconnu a été soutenu par Brigitte Auber(97 ans en 2022) puis choisi littéralement sur catalogue par Romy Schneider déjà star, Gary Cooper, alors total inconnu, est aidé par une déjà énorme star, Clara Bow qui lui donnera ses premières figurations, puis tout premièr unique dialogue d'une seule phrase à la 'Extras' de Ricky Gervais.
  • Clara Bow l'a sponsorisé: lui obtenant notamment une ligne de dialogue dans un film clé pour Paramount qui sera oscarisé et le lancera: Wings/Les Ailes de William A. Wellman (1927).
  • Expliquant/assurant sa longue carrière, il est à la fois respecté et admiré par les hommes, mais il sera aussi sex symbol pour les femmes (notamment à partir de Barbara, fille du désert/The Winning of Barbara Worth,1926).
  • "du sexe sans sexe": l'historien Joseph McBride pense qu'une scène clé est le moment où Cooper croise la "bombe Lupe Velez" ("Mexican Firecracker"...) devant la caméra de Victor Fleming dans Le Chant du loup(1929): "la scène de danse et leur partage de regards est très érotique , la caméra a capturé leur magie et chimie" sexuelles. ("charm, shocking sexual chemistry")


  • "more a westerner than a cowboy" dit Marc Wanamaker, notamment dans Le Cavalier du desert(1940) de de William Wyler
  • il retrouve l'année suivante Walter Brennan en prêtre aux cheveux blancs dans Sergent york(1941), dont le résumé sur ce pacifiste mais excellent tireur, me rappelle le récent The King's Man - Première Mission avec Ralp Fiennes et le Tu ne tueras point/Hacksaw Ridge de Mel Gibson. Il est dans ce film "la métaphore des Etats Unis", pacifiste mais patriote" (Joseph McBride)
  • Gary Cooper a failli refuser la même année L'Homme de la rue/Meet John Doe(1941) de son ami Frank Capra qu'il connait depuis ses tout premières figurations dans westerns et films de série B à ses débuts. Comme pour Sergent York, John Doe se révèle un rôle clé de héros: ici quasi christique...la marionnette dans les mains du lobbyiste se révolte et il finit hué lors de la scène du stade qui "est filmée comme le chemin de croix du Christ".
  • après un héros militaire, un héros politique , il joue un héros sportif dont on lui réclamera lors de tournées dans camps militaires de rejouer le discours final: Vainqueur du destin/The Pride of Yankees (1942) est le biopic du joueur de baseball Lou Gehrig qui finit paralysé.

  • "faire passer la nature profonde du personnage" sans surjeu, maquilage, cabotinage et grimace (Marie Cooper Janis). "If I know who that man is, I won't have to act/Si je connais bien cet homme, je n'aurais pas à jouer/prétendre"(Gary Cooper). "conveyed something of a deeper nature" (Marie Cooper Janis, confirmant qu'il n'a pas pris de cours de théâtre).
  • "en interviews, je trouve qu'il parle comme Ralph Fiennes". (Pierreamo)
  • "Ma mère l'adore" (Pierreamo)
PierreAmo
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le 17 juin 2022

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