"Prenant, angoissant, magnifiquement inventif, ultra flippant, sublime", it follows c'est effectivement un peu tout cela en même temps... et bien plus encore.


Dès l'introduction passée, je savais déjà que le père David Robert Mitchell m'avait piégé. Cette ambiance pesante, cette réalisation léchée, cet univers rétro très travaillé et cette musique incroyable, finalement, c'est tout ce que je recherche dans le cinéma.


Un p'tit sourire en coin, je scrute mes accompagnateurs dans l'obscurité de la salle pour voir leur réaction, je jubile, je m'enfonce dans mon siège et je respire profondément. Et pourtant...


...et pourtant, j'étais encore bien loin de me rendre compte de ce qui allait suivre...


C'est un p'tit malin "David", avec son boogeyman insondable et indéfinissable, il nous ballote pendant 1h30, sans jamais nous laisser une chance de respirer. Dès lors, nous nous retrouvons piégés, un peu comme les protagonistes de ce "conte horrifique" complétement barré, condamnés à l'insomnie perpétuelle.


J'essayais en sortant de la séance de faire des rapprochements avec d'autres films que j'avais pu voir. Il y a certainement un peu de "Freddy" et ses "Griffes de la nuit" dans cette histoire. Mais finalement, je crois que le parallèle le plus évocateur à mon sens, serait sans doute avec "Terminator 2" bizarrement. Cette fuite désespérée, cette menace oppressante qu'on ne peut qu'espérer ralentir mais en aucun cas arrêter, cela me rappelle fortement ce que j'avais ressenti à l'époque avec le "T1000".


Le score de "Rich Vreeland" complétement anachronique et dérangeant contribue fortement au malaise et à la suffocation exacerbés qui nous contamine progressivement jusqu'au clap de fin inéluctable.


On pourra ranger "it follows" dans la catégorie "film sensitif". Ce qui implique que certaines personnes resteront sans-doute sur la bas-coté à la vision de cet ovni filmique. Un film d'horreur, un drame, une chronique adolescente ou une métaphore sur le sida, chacun y trouvera ce qu'il veut bien y voir.


Pour ma part, j'y ai vu la quintessence même du cinéma "Fantastique" : "transgresser le réel en se référant au rêve, au surnaturel, à la magie ou à l'épouvante"


Merci David,

Antoine Verrier

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9
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