Naufrage d'un homme mais aussi d'un film

Arrivé à la fin de sa vie, mais toujours à la tête du FBI, J. Edgar Hoover utilise de jeunes agents du FBI pour transcrire ses Mémoires. Il se remémore son parcours, en commençant par l'éducation de sa mère Anne-Marie Hoover, une femme à la personnalité écrasante (Judi Dench). Il explique comment il a voulu créer un bureau fédéral d'investigation pour lutter contre les communistes et les anarchistes américains qui menaçaient le gouvernement. Puis son combat contre la pègre et sa bataille contre le Congrès pour obtenir le financement du bureau, obtenir du personnel et des locaux, autoriser ses agents à porter des armes, etc. Mais c’est suite au scandale de l’enlèvement et de la mort du fils de Charles Lindbergh par Bruno Hauptmann que le rapt d’enfant est devenu un crime fédéral aux Etats-Unis et que le FBI et son directeur sont devenus des héros nationaux auxquels le Congrès ne pouvait rien refuser.


Dès son accession au "bureau" (alors simple annexe du ministère de la Justice) à l’âge de 22 ans, Edgar Hoover put compter sur le soutien sans faille de sa secrétaire Helen Gandy (Naomi Watts) et surtout de son bras droit, Clyde Tolson (Armie Hammer, désormais plus connu pour son rôle d'Oliver dans Call me by your name), avec qui il a entretenu des relations quasiment homosexuelles (du moins c'est ce que suggère le film) jusqu’à son décès en 1972.


Mon opinion sur ce film


N'ayant pas vu ce film lors de sa sortie en salles, j'avais acheté le DVD. A la différence d’autres films de Clint Eastwood (Un monde parfait, 1993 ; Mémoires de nos pères, 2006 ; Au-delà, 2010 et même, malgré sa charge ultra-militariste, American sniper, 2015 ou de son récent film : Le 15 H 17 pour Paris, 2018), j’ai été très déçu par ce film trop long, brouillon qui tient plus de la veillée mortuaire que du film politique. Pourtant, il y avait à dire : anticommunisme primaire, collusion avérée d’Hoover avec la Mafia, etc. Que dire des acteurs si outrageusement grimés qu’ils ressemblent plus à des pantins d’un lugubre théâtre de marionnettes qu’on en oublie leur talent. Que dire de la psychologie de bazar ? Même Judi Dench, pourtant une des plus grandes actrices que je connaisse, n'échappe pas au naufrage avec son interprétation sans nuances de la mère abusive... Quant à l'acteur choisi pour incarner Nixon, c'est une erreur de casting comlète. Bref, pour moi, ce film est un parfait ratage et une tache dans la filmographie - il faut le dire, très inégale - de Clint Eastwood.

Roland Comte

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