Deuxième collaboration entre le beau gosse Kerwin Mathews et le réalisateur Nathan Juran quatre après Le 7ème voyage de Sinbad, œuvre cultissime intemporelle, cette variante du conte anglais "Jack le tueur de géants" ne brille hélas pas autant que son prédécesseur. En effet, là où les effets spéciaux de Ray Harryhausen étaient majestueux, nous faisons face sur cette adaptation à des trucages aujourd'hui bien datés, la faute à une pâle copie du travail de Harryhausen, le talent (et par conséquent l'émerveillement) en moins.
Certains effets spéciaux sonnent faux, comme le combat final entre le dragon des mers (risible au possible) et le cyclope à deux têtes, tandis que d'autres sont instantanément kitch comme les sorcières attaquant le bateau, soit de simples bonshommes grimés avec des masques de pacotille sans émotion... Film à effets spéciaux ici malheureusement ratés, Jack le tueur de géants tombe donc immédiatement dans le semi-plantage artistique (costumes ringards et incrustations grotesques contrastent avec de magnifiques décors).
Le long-métrage, aussi nanardesque soit-il au final, demeure pourtant sympathique, notamment grâce à la présence du toujours aussi fringuant Kerwin Mathews, celle de la magnifique Judi Meredith et de l'atypique Walter Burke, qui campe ici un sbire nabot mémorable. Ainsi, malgré de nombreux défauts comprenant également des combats quelque peu mous malgré une musique dynamique et la présence exaspérante d'un leprechaun parlant en vers, Jack le tueur de géants reste un film d'aventures fantastiques épique, au rythme haletant et au scénario certes simpliste mais terriblement énergique où aucun temps mort ne viendra entraver l'épopée époustouflante que mène notre cher héros intrépide. Sympathique bien que désuet, le long-métrage fera surtout le bonheur des cinéphiles des 60's.