Premier film français acheté par Netflix, Je ne suis pas un homme facile est parfaitement dans l'ère du temps, en ces temps où le féminisme fait rage. Un dragueur invétéré, joué par Vincent Elbaz, se cogne contre un poteau et en se réveillant, se rend compte qu'il est désormais dans un monde où les codes masculins et féminins sont totalement inversés, ce qui ne manque pas de le perturber.
C'est aussi le premier film d'Eléonore Pourriat, qu'on a vue essentiellement dans les œuvres de Benoit Cohen (c'est sa compagne), et si ça reste un comédie, c'est finalement quelque chose d'engagé où, sous couvert de l'humour, ça dynamite les stéréotypes hommes/femmes à travers le regard de Vincent Elbaz. Par exemple, un homme s'épile et s'habille en short assez court, prend soin de lui, met une robe à son mariage et ainsi de suite. Tandis qu'une femme laisse pousser ses poils, s'habille en costard-cravate ou jean, a une allure négligée ou arbore un costume à son mariage. En fait, ce sont les idées préconçues chez une femme qui sont chez l'homme et vice-versa. D'ailleurs, c'est la femme qui se met à draguer et à siffler les mecs dans la rue, et ainsi de suite...
Ça fait un peu collection de clichés, mais il y a quelques moments amusants, comme par exemple on découvre que les femmes font pipi debout, qu'il y a un extrait inversé du Mépris où on voit un homme nu au lit (alors que c'était Bardot), ou alors une courte apparition de Blanche Gardin qui passe pour une obsédée, et qui jette sa rencontre d'un soir aussi sec.
D'ailleurs, Vincent Elbaz y est plutôt bien, découvrant l'enfer de l'épilation du maillot, et il a une actrice de choix en la personne d'Eléonore Pourriat soi-même, aux traits étrangement masculins, qui joue au départ sa psy, mais dont la relation va prendre une drôle de tournure.
Dans un démarrage que je trouve pas mal, on pense à du Blier dans la bizarrerie du concept, c'est un film qui fait mouche sur la dénonciation des clichés sur les deux sexes. C'est souvent répétitif, la fin est à ce titre totalement ratée (comme chez Blier d'ailleurs), sauf les dernières secondes qui sont raccord avec les mouvements féministes actuels.
Il est également dommage qu'en matière de cinéma, ça reste très très sage, avec une image vraiment moche.
C'est peut-être balourd dans le message que ça veut dénoncer, mais comme je le disais au départ, Je ne suis pas un homme facile est parfaitement dans l'air du temps, et autant passer par la case comédie.