J'ai pas lu le roman de Matheson, donc je partais avec aucun a-priori par rapport à l'oeuvre originale. A noter que j'ai vu la première adaptation de cette histoire par Boris Sagal et son The Omega Man avec Charlton Heston.
Des bons points, il y en a dans ce film. D'abord, Will Smith, qui fait de son mieux avec un script assez faible. En fait, c'est con à dire, mais les passages avec le chien et les mannequins sont les plus réussis car on constate à quel point le gars se sent seul et qu'il fait tout ce qu'il peut pour ne pas sombrer dans la démence. Il y a de jolis plans d'un New York vidé.
Mais après, c'est tout le reste qui est assez bancal, de la réalisation de Lawrence au script. Une réalisation qui ne sait pas quoi choisir d'une part entre séquences d'action pures lors d'attaques des infectés, mais qui ne fout jamais la pétoche. D'autres part, il y a parfois des plans caméra portées à l'épaule qui sont mal foutus et inutiles.
Mais cette timidité (si on peut l'appeler comme ça) de la réalisation vient en grande partie d'un script oscillant entre réflexion sur le nihilisme humain qui à force de se prendre pour Dieu dépasse les limites (bon sang du jamais vu hein!), mais que c'est à la fois dans Dieu qu'on retrouve la force et qu'on peut s'en sortir. Inutile que dans le personnage de Smith, il y a un peu de Jésus Christ quand il se sacrifie. Bref, la fin est totalement nulle.
A noter que la fin alternative de l'oeuvre apporte totalement autre chose, mais arrive aussi comme un cheveu dans la soupe entre des infectés qui gardent quelque peu des traces humaines tout au long du film et où Smith rend la femme qu'il a capturé pour la rendre au chef des infectés. Ca donne un happy end, mais qui semble être plus cohérent, d'après ce que j'ai lu après coup, avec le message que Matheson faisait passer dans son livre. Toutefois, Lawrence et son équipe nous offre quand même un message typique d'une Amérique sécuritaire, mais renfermée sur elle-même avec l'église au milieu du village.