Avec son titre provoquant et un peu racoleur, Je veux manger ton pancréas s’inscrit dans la tendance actuelle des long-métrages d’animation japonaise à la Your Name : une ambiance soignée avec un bon travail de lumières et des plans longs pour laisser s’installer l’émotion, des musiques très présentes et une animation fluide et riche de détails.
Nous suivons la rencontre et la relation de deux lycéens autour de deux thèmes certes assez convenus mais plutôt bien traités : la jeune fille fragile qui veut faire le maximum de choses avant de quitter prématurément le monde, et le jeune garçon qui se tient lui en retrait de la société, peu intéressé par ce et ceux qui l’entourent. On retrouve ici le schéma traditionnel du passage à l’âge adulte, de l’ouverture aux autres.
Au départ j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans, trouvant Sakura un peu égoïste et irritante, et la construction des personnages trop clichés. Mais le film révèle plus de subtilité au fur et à mesure. Très certainement avec notre culture plutôt extravertie on trouvera ridicule ce qui au Japon semble difficile : laisser tomber la façade, exposer notre intimité et perdre sa retenue. En soi la requête du jeune homme est très forte « Je sais que cela ne se fait pas, mais me permettez-vous… ». J’ai apprécié en revanche un film qui nous montre un autre type de relation homme-femme. Le film n’est pas une romance, et même s’il peut y avoir de la tension par moments, on est plus dans un schéma d’amitié.
Si le final est vraiment trop convenu, avec un jeune homme qui est désormais entouré d’amis avec une coupe de cheveux plus tendance et une envie de croquer la vie à pleine dents, Je veux manger ton pancréas reste un joli film mélancolique et poétique.