Grosse production Gaumont made by Besson Jeanne d'Arc fait figure d'épopée historique tout à fait convenable, agrémentée d'un casting de tout premier choix : Milla Jovovich, John Malkovich, Vincent Cassel ou encore Faye Dunaway et Dustin Hoffman.
L'auteur de Subway et du Grand Bleu retrace tantôt librement, tantôt scrupuleusement le parcours de la Pucelle d'Orléans, de sa prime jeunesse jusqu'à son exécution sur le bûcher de la ville de Rouen. Souvent très démonstratif dans ses effets ce blockbuster tourné en langue anglaise prouve encore une fois l'absence quasi-totale de subtilité de la part de Besson, le réalisateur surlignant chaque séquence par peur de perdre l'attention de son audience : projections mentales destinées à matérialiser la conscience de Jeanne d'Arc, introduction des rôles secondaires souvent trop appuyée, explications fastidieuses susceptibles d'instruire les néophytes ou de combler les spectateurs férus d'Histoire médiévale...
On se laisse pourtant prendre au jeu, croyant relativement bien à toute cette agitation mêlée de grosses batailles, de mysticisme et de croisades religieuses. Luc Besson ne fait pour ainsi dire jamais dans la dentelle, charcutant son montage avec l'élégance d'un pachyderme mais délivre un long métrage tout à fait correct en terme de pure reconstitution historique. L'ambivalence de la figure héroïque représentée par Milla Jovovich est assez bien retranscrite par le cinéaste, bien qu'il tende à devenir un rien réducteur voire psychologisant dans ses pis instants.
La méga-prod de Luc Besson se laisse suivre sans ennui et même avec un intérêt certain ; la partie la plus réussie du métrage demeure certainement la rencontre entre Jeanne et le Dauphin Charles VII, très chargée historiquement en plus d'être déterminante pour la protagoniste. Pas mal du tout dans l'ensemble, donc.