Jessie
Ah, j'avais longtemps espéré cette adaptation. Tiré d'un roman de Stephen King au succès mitigé (on est bien loin du consensus Misery), Jessie était un thriller minimaliste plutôt corsé qui parvenait...
le 30 sept. 2017
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Adapter le roman de Stephen King le plus introspectif qui soit en le conjuguant aux charges des productions Netflix ( comprendre traduire un bouquin au potentiel cinématographique quasiment inexistant en y insufflant une bonne dose d'asepsie visuelle propre à la chaîne TV façon "ligne molle" ) : il y avait d'ores et déjà de quoi demeurer franchement dubitatif face à une telle gageure... Mike Flanagan prouve avec Jessie les terribles limites de l'adaptation du roman éponyme, livrant au lieu d'un audacieux survival fantasmé un drame conjugal psychologique carrément raplapla et sans efficacité aucune.
Ni fait, ni à faire ce Jessie version Netflix année 2017 respecte pourtant assez honorablement la trame kingienne et même l'esprit dudit roman. Tout est là en effet, devant nos yeux : une villa isolée, un grand lit, deux paires de menottes, une belle et plantureuse quadra malmenée par ses démons, un chien errant becquetant le cadavre de feu Gerald et le croquemitaine à la mallette en peau de quidam... Bon. Disons qu'aucune prise de risque ne se manifeste du côté de Flanagan, ce dernier préférant remplir du vide à renfort de matérialisations psychologiques totalement foireuses censées expliciter le monologue intérieur de l'héroïne kingienne. Peu ou pratiquement pas de tension horrifique, une image léchée à outrance rendant le machin assez publicitaire lorsqu'il n'est pas simplement télévisuel... Toute cette tambouille s'avère regrettablement moyenne et très inoffensive à regarder.
Impossible du coup de ne pas penser au roman originel ( et à son excellence ) et de comparer celui-ci à son adaptation TV. On se souvient d'un formidable démarrage sur les chapeaux de roue, Stephen King nous laissant rentrer dans le vif du fameux jeu de Gerald dès les premiers chapitres... Là Mike Flanagan rajoute un tronçon narratif complètement inutile à l'introduction de son récit, sans doute par peur de larguer son spectateur ; en outre il perd de vue la contrainte inhérente au roman, préférant multiplier les points de vue à défaut de se concentrer sur le personnage de Jessie et de conserver la charge purement anxiogène de l'intrigue initiale. Beaucoup moins violent graphiquement que le livre de Stephen King et jamais réellement effrayant Jessie est de cette race de films aux intentions louables mais clairement à côté de la plaque. Dans le genre "gageure" on préférera revoir en boucle le génial Buried ou encore le 127 heures de Danny Boyle. Une grosse déception.
Créée
le 8 avr. 2019
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