Qu'on se le dise, l'univers de l'informatique a bouleversé le monde. Pourtant, très peu de films s'intéressent aux origines de cet univers, à la mise en place d'un véritable réseau pesant des milliards de dollars. Steve Jobs est né en 1952 et a disparu le 5 octobre 2011, laissant derrière lui 35 années de labeur au sein de son entreprise Apple. Aujourd'hui, à l'heure du iPhone et des iMac, le réalisateur Joshua Michael Stern (Swing Vote) filme un biopic sur l'un des plus créatifs entrepreneurs de tous les temps. Et se plante en beauté...
Car contrairement à David Fincher, qui a su proposer un biopic passionnant sur Mark Zuckerberg à travers l'excellent Social Network, Stern ne réussit jamais à captiver le spectateur et ces deux heures de film passent à une vitesse d'escargot. Et si Ashton Kutcher interprète suffisamment bien le concepteur américain, il ne lui insuffle pas la vie nécessaire pour en faire une admirable prestation. Même chose pour le reste du casting, transparent au possible malgré deux/trois rôles intéressants comme Josh Gad, Dermot Mulroney ou encore Matthew Modine, mais dans l'ensemble, rien ni personne ne viendra nous éblouir.
Le parcours si atypique de Steve Jobs est ici présenté sans le moindre rythme ni la moindre émotion et le long-métrage a l'air d'un vulgaire téléfilm sans aucune prise de risque. Passant rapidement sur les faits les plus connus vus et revus à travers les nombreux documentaires sur le bonhomme, Joshua Michael Stern ne touche pas assez profondément Steve Jobs l'humain et ne fait qu'effleurer sa personnalité complexe en dépit de quelques passages plus ou moins intrigants. Au final, Jobs est un biopic au sujet intéressant mais à la forme tout à fait ennuyeuse qui ne rend malheureusement pas hommage à son personnage principal.