Nicholas Ray a cultivé tout au long de sa carrière un style volontiers flamboyant.Il transforme ici les chevauchées et gunfights de naguère en un psychodrame passionnel au féérique prolongement, même si ce n’est pas sans quelques lourdeurs.On est d’abord frappé par l’irréalisme du cadre : un luxueux saloon, vide de tout client ; par l’intensité du sentiment qui unit les deux protagonistes ; surtout, par la tonalité agressive des couleurs, jouant sur les dominantes rouge, noir et jaune vif (un hommage à ses origines teutonnes ? je plaisante..) qui créent la sensation d’une sorte de tragédie picturale dominée par les figures emblématiques de Sterling Hayden et de Joan Crawford.Cela dit 50 ans plus tard le procédé couleur un peu rudimentaire (le Trucolor) soutient mal la comparaison avec les plus belles œuvre de l’époque (on songe surtout à « Duel au Soleil » ou aux films d’Antony Mann).Par ailleurs, même s’il essaye d’intégrer aux stéréotypes un peu usés du genre ( le gang de pilleurs de banque, le lynchage, l’incendie du saloon, le repaire assiégé)sa propre imagerie, son charisme particulier, les situations archétypales un peu appuyées donnent une mise en scène légèrement statique, un peu figée, comme un tantinet pétrifiée par ses propres audaces
STEINER
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le 16 juil. 2014

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