On s'attendais à mieux... La nouvelle comédie loufoque et burlesque de Taika Waititi n'est pas très drôle et l'on sors de la projection avec un sentiment déceptif.
Devant les yeux, un album d'images illustratif de scènettes très théatralisées, qui ne font pas mouche.
JoJo Rabbit est donc ce jeune nazillon en herbe, soucieux de percer au sein de Jeunesses Hitlériennes déjantées, avec en radiososcopie visuelle le Fuhrer comme mauvais génie.


Le jeu des acteurs est outré et la mise en scène rappelle inévitablement Wes Anderson ( compositions symétriques, décors saturés de couleurs vivaces ) pour un résultat fade et sans rythme.
J'indique aux futurs spectateurs que 60% du film relate, avec moults longueurs la naissante amitié entre Jojo et une jeune juive calfeutrée et cachée par la mère du héros, plombant raisonnablement un récit déja lourdingue.


Et ainsi Jojo Rabbit de se transformer en tragi-comédie qui veut nous faire rire et pleurer, en démontant par l'absurde l'inanité de l'idéologie nazie, via les yeux d'un gamin qui apprendrai à se défaire de son lavage de cerveau.


Ambitieux programme que ce film, mais programme ici ambitieusement raté car il faut une totale prudence et de réelles compétences d'équilibriste pour accomplir un tel exploit.
Ici l'ensemble manques cruellement de fantaisie, de folie, à l'image d'un long-métrage trop calibré pour le rire et qui s'use à force de se heurter à son propre discours.


On attendais mieux d'un tel projet, et l'on se dit que le sens du rythme, et de la répartie, sont des données essentielles de la comédie burlesque.


Au final, Jojo Rabbit fonce donc tout droit vers le mélo, mais se repose trop sur son High-Concept. Le résultat est donc navrant, à l'image de l'interprétation du réalisateur incarnant un Hitler ange gardien, au jeu, comment dire...Vraiment embarassant.
Même pas drôle.


Nous sommes ici très...Très loin de Lubitsch ou de l'inoxydable " Dictateur " de Chaplin.


Je n'ose imaginer, avec le même scénario, ce qu'en aurai fait Mel Brooks ( un cinéaste à reconsidérer ) et surtout Blake Edwards, si chers à mon coeur, pour ce film qui je l'espère ne fera pas Fuhrer dans les salles.

Ferenzino47
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le 30 janv. 2020

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Patrick Mille

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