Je m’attendais de plus en plus à détester, vu tout le bruit qu’on peut entendre sur le film depuis des semaines, même des mois. Alors attention spoiler : En fait c'est vraiment très très bien. Vraiment très très bien.
Autant j’ai du mal à comprendre l’engouement autour du dernier Tarantino (déso pas déso), mais pour celui-ci je l'avoue, je fais partie de la masse de fans totalement conquis par cette charmante proposition diamétralement aux antipodes des films de super héros un peu aseptisés sur les bords, et que notre ami le Box Office apprécie tout particulièrement. ANYWAY.
Joker, je ne sais finalement pas vraiment quoi dire dessus , et pourtant j’ai quand même envie d’écrire une critique parce que bon sang, vous ne me direz pas le contraire, quand on a vu un bon film, on a besoin de dire des trucs dessus, c’est viscéral, même si ça ne sert à rien et que tout le monde s'en balance royalement de ce que je pense. Bref.
EN PLUS je suis allée le voir avec 3 personnes ayant absolument détesté, DONC c’est avec vous que je vais en parler. Merci Sens Critique.
C’est courageux, à une époque comme la nôtre, d’oser sortir un film comme ça, aussi brutal, aussi frontal, aussi réaliste surtout. C’est réaliste parce que le malaise d’Arthur Fleck, ce n’est pas seulement le malaise d’un seul mec un peu taré sur les bords (même si oui oui il est sévèrement taré on est bien d'accord) et inadapté à la société ; c’est aussi la représentation un peu métaphorique d’un malaise général, d’une société en elle-même, malade et bancale.
Et non ce n’est pas une légitimation de la violence, une incitation au terrorisme ou quoi que ce soit (c’est quand même pas de la faute du réalisateur si il y a des gens suffisamment déséquilibrés pour se dire « tiens faudrait que je fasse pareil comme ça je vais devenir une re-sta comme le joker YESS». Même si à la place de Cyril Hanouna, je ferais quand même gaffe aux gens que j’invite sur mon plateau après ça (t'auras la réf quand t'auras vu le film, t'inquiète)). Ce n’est que l’illustration d’une réalité concrète, de ce que l'indifférence, de ce que le monde peut faire aux gens. Et du coup, en effet, c’est pas vraiment ce qu’on pourrait appeler un feel good movie, et non Richard Curtis n'a pas écrit le scénario. C’est de la sociologie, mais pas de la sociologie chiante que t'étudies en terminale ES. C’est tout simplement ce que j’appellerai, avec la plus grande humilité, du CiNéMa : de l'authentique, celui qui nous fait kiffer notre life.
Et puis Joaquin Phoenix quoi. OF COURSE. Bien sûr qu'il le mérite son fucking oscar (même si en soit on s’en cogne un peu des oscars, vu la grosse blague que ça devient, mais bon, pour le principe, s’il vous plait). Zéro comparaison possible avec un précédent Joker tant son interprétation est personnelle et fascinante émotionnellement (oui je love Heath Ledger moi aussi, mais bitch please, ça n'a rien à avoir). Et cette musique aussi ! Ce thème récurrent qui glace le sang et qui fait en même temps frissonner de satisfaction tant elle retranscrit à la perfection l’ambiance générale du film. Rhalala j'adore. (Notez l'argumentation de grande qualité)
En clair, c’est brutal, froid et triste, ça te secoue violemment, ça te hurle au visage des vérités un peu dures à encaisser, alors si t’as passé une mauvaise semaine, c’est peut-être pas le bon moment. Mais si tu veux du vrai cinéma, si tu veux voir une œUvRe et pas seulement un petit bonbon acidulé plein de bons sentiments, eh bah fonce.
Et c’est clairement pas un film grand public – malgré ce que le marketing veut laisser penser – et ça va laisser beaucoup de gens sur le bord de l’autoroute à mon humble avis. Mais bon y'aura toujours des gens comme nous pour kiffer (par "nous" j'entends mes éclaireurs (non non je ne suis pas schizophrène, même si ça serait dans le thème) : 9 de moyenne parmi eux, franchement vous êtes les best), et ça, c’est bien bien cool quand même. Je suis joie.